CINEMA  

Avec 'Darfour : du sable et des larmes', le cinéaste Paul Freedman nous plonge dans la réalité de la situation au Darfour. Il s'est joint à un contingent des forces pour la paix de l'Union africaine au Darfour, où l'une des pages les plus tragiques et perturbantes de l'histoire de l'humanité est en train de s'écrire. Alors que les hommes et les femmes de cette mission affrontent des conditions très dures et une violence sans limites, [...]
Franchement, on a eu chaud. Racolage, sensationnalisme, montage “cut” façon clip, musique omniprésente qui noie le propos : voici ce qu'on retient des premières et dernières minutes de 'Darfour : du sable et des larmes'. Heureusement, au coeur du film, la forme s'avère bien plus pertinente. George Clooney, qui, impliqué dans la cause du Darfour depuis 2005, a été nommé Messager de la Paix par l'ONU, assure la production mais aussi la narration du documentaire de Paul Freedman. A ses commentaires s'ajoutent des témoignages passionnants qui viennent éclairer le spectateur sur bien des aspects jusque-là obscurs de la question du Darfour et de ses enjeux géopolitiques. Et puis il y a l'émotion, brute, qui prend aux tripes. Des images qui donnent à voir l'horreur, étonnamment dénuées de complaisance et de voyeurisme. Mais ce qu'on retient avant tout, c'est l'inflexible dignité des occupants des camps de réfugiés, malgré le malheur qui les accable. Le point d'orgue du documentaire est atteint lors d'une exposition de dessins d'enfants qui témoignent de l'indicible. Il est d'autant plus regrettable que les extraits d'une conférence visant à sensibiliser de jeunes lycéens américains au sujet viennent alourdir l'ensemble. Des séquences pétries de bonnes intentions, censées démontrer combien il est important de ne pas oublier le “génocide” du Darfour depuis nos contrées occidentales. Mais insérées à la louche et d'un didactisme assez indigeste, elles n'apportent pas vraiment d'eau au moulin. Dommage aussi que survienne ce qu'on suppose être peu ou prou une pointe d'instrumentalisation politique pro-Obama. Reste un documentaire nécessaire, à voir pour s'informer et ne pas oublier le massacre d'une population dont on ne parle jamais assez.

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