Lettre d'un patriote  

Ici en France où je vis en exil depuis une vingtaine d’années, il arrive souvent qu’on me pose la question de savoir si « le Gabon est un pays maudit », sans y réfléchir, je réponds toujours par la négative : « NON ! » Mais, quant à ses ressortissants, c’est-à-dire les gabonais, « sont ils maudits » ? La question reste posée…

Alors, comment analyser et comprendre le fait que, malgré l’immensité des richesses dont regorgent son sous-sol et la fierté d’être en sus un scandale géologique mondial, le Gabon demeure toujours un pays dont les populations sont classées parmi les plus pauvres et les plus misérables de la planète ?

Si seulement chaque gabonais pouvait se poser la question de savoir, pourquoi nos dirigeants avant d’être « élus », viennent comme des « prophètes » avec leur cortège d’espoirs qui se transforme en désespoir une fois qu’ils sont « élus », un début de solutions serait trouvé.

Mes chers compatriotes, au lieu d’attendre TOUT de ces « hommes politiques véreux et calculateurs », nous devons désormais prendre conscience, nous lever et nous mettre au travail. Surtout que certains d’entre eux sont des instruments à la solde de ceux-là même qui pillent, spolient les immenses richesses de notre pays et affament nos peuples.

« Produisons ce que nous consommons, consommons ce que nous produisons ! » : était un slogan à la mode qui résonnait comme un mot d’ordre venant du « grand camarade » pendant les années « 70 / 80 », dans son « petit livre vert ». Mais quarante ans après, des gens crient et meurent de famine dans les rues, les villages et les villes du Gabon. « Nous ne pouvons consommer ce que nous ne produisons pas… » Quelle honte !

Le Gabon ayant un des sols les plus fertiles d’Afrique, pour une population d’un million d’habitants seulement, devrait atteindre son autosuffisance alimentaire si une politique volontariste avait été initiée et appliquée dans ce sens. Hélas ! Le pouvoir a préféré orienter ses priorités sur du « superflu » qui n’a rien rapporté aux populationx gabonaises, mais n’a fait qu’engraisser le « clan » au pouvoir.

Il faut traverser tout le pays pour aller hors de nos frontières, au Cameroun, au Congo... afin de s’approvisionner en produits vivriers : manioc, banane, piment, légumes etc. Ajoutez à cela, le réseau routier qui est dans un état de délabrement avancé, l’un des plus chaotiques du continent : le décor est planté. C’est scandaleux !

* Que faisons-nous de notre très beau soleil tropical, nos pluies équatoriales qui arrosent nos terres et les rendent fertiles voire cultivables, nos forêts à gibiers, nos étangs et nos fleuves poissonneux, ainsi que de nos cultures ?

* Qu’avons-nous à importer de quoi nous nourrir ou nous vêtir, si ce n’est la culture de la paresse dans le sens propre du terme ?

* Devrons-nous toujours attendre qu’on nous oblige à continuer de faire ce qui est bien pour nous et nos enfants ?

En réalité, les gabonais ne peuvent qu’en vouloir à eux-mêmes. Dieu nous a tout donné ! Personne ne (re)construira le Gabon, si ce n’est le gabonais lui même.

Chers compatriotes, la cherté de la vie actuelle est un phénomène mondial et reste comme une sorte d’avertissement pour les Africains en général et pour les gabonais en particulier, de savoir prendre en main leur propre destinée, tout en prenant le soin de mettre fin au suivisme et au « larbinisme ».

De nos jours, face à cette crise alimentaire, rien ne prouve que les gabonais souffrent plus que les habitants des autres pays. Bien que « comparaison n’est pas raison », ici en France, chaque jour il y a de nouvelles tarifications. Mais, au lieu de perdre le temps à accuser les dirigeants, à pleurnicher, les citoyens préfèrent redoubler de vigilance, d’ardeur dans le travail et s’organisent en conséquence. Ne pas vouloir du pouvoir en place est un fait ; travailler pour faire face à un phénomène mondial en est un autre.

Nombreux sont les gabonais qui en veulent à nos dirigeants et se plaignent de leur manière de conduire le pays... Ils ont tout à fait raison. La question qui reste posée, est de savoir ce que nous faisons aussi pour qu’il y ait un véritable CHANGEMENT ? « Devrons-nous toujours attendre de voir le fantôme dans la chambre à coucher avant de fermer les portes et fenêtres » ?

En tout cas, pour que les choses changent et évoluent ; il faut que nous nous métamorphosions, que nous changions de mentalité, nous gabonais... Envoyer des gens casser des feux tricolores de circulation, des lampadaires ou faire des graffitis sur des murs d’édifices publics pour appeler ça ensuite faire une « grève », et pour crier famine juste après, c’est créer un autre problème. S’il y a des gens à craindre, ce sont ceux qui se cachent derrière ce genre de manifestations, pour en faire un tremplin voire un fonds de commerce politique.

Quant à nos dirigeants, s’ils ne répondent pas à nos attentes, attendons-les dans les urnes, sabotons leurs meetings (ne pas y aller), n’achètons rien dans les magasins leur appartenant ... Il est grand temps pour nous, d’ouvrir largement nos yeux ! Autrement, nous en subirons les conséquences.

Le monde est en guerre ! Il y a crise, à cet effet, il faut que nos gouvernants prennent conscience de la nécessité d’exploiter nos propres ressources, au détriment de l’importation !

Malheureusement, depuis la nuit des temps, le Gabon somnole et le gabonais dort profondément, dans un état comateux...

Augmenter les salaires ou baisser les prix des produits n’est que résoudre le problème à moitié. Le pire est à venir si nous ne cherchons pas d’autres alternatives. Dieu seul sait ce que certains fonctionnaires feront de cette augmentation. Surtout que les gérants de bars et de salons de coiffures ainsi que les syro libanais font d’eux, leurs meilleurs clients.

Que dira-t-on aussi de la mode des téléphones portables et l’argent qui s’envole dans l’achat des unités pour régler les futilités en longueur de journée ?

Pour terminer, de toutes les façons, j’aurais mieux compris ces grèves incessantes au gabon, si les revendications portaient sur l’exploitation de nos propres ressources, comme par exemple l’opacité qui entoure la signature des contrats d’exploitation du fer de Belinga et du pétrole de l’Ogooué Maritime, et dont les bénéfices ne profitent qu’à une infime minorité proche du régime gabonais.

Hélas, ainsi va le Gabon, le pays de la diversion, la distraction, la manipulation et de la désinformation. Ces hommes au pouvoir ne disent ils pas eux même : « Le pays est géré...! »

Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’aucun pouvoir ne dure mille ans et que le règne des incompétents à la tête de notre pays prendra fin très bientôt.

Pour le grand combat patriotique.

Pour l’alternance démocratique.

Pour l’avenir radieux du Gabon ...

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

Que Dieu bénisse le Gabon et veille sur tous ses habitants.

Source: Journal Chrétien.

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