Que se passe- t-il à Wall Street  

Selon le Financial Times [1], la semaine qui vient de passer peut-être considérée comme une phase de convulsions du système capitalisme mondial (une des étapes du cycle de Minsky [2]) avec une perte de confiance profonde dans le système financier suite à l'explosion de la bulle crédit et à son impact sur le capital des organismes financiers. Les pertes engendrées par la crise immobilière américaine s'aggravent et se propagent très rapidement à d'autres segments du marché hypothécaire à priori de meilleure qualité que le « subprime » comme le Alt-A [3]. Cette crise est probablement le reflet d'une évolution brutale qui vise à normaliser les déséquilibres actuels: effets de levier, déficit US, prix des actifs qui sont à l'origine de la bulle de crédit. Mr Eyeghé au lieu d'augmenter le budget de l'état il est necessaire d'observer les regles de prudence et non de naviguer à vue, vu la faible croissance annoncée. C'est à ce titre que le proverbe gabonais dit si tu as vu un okoumé à distance, va jusqu'au pied pour l'examiner.

En tout cas, en moins de deux semaines, le système financier américain aura été complètement bouleversé dévasté. Avec la nationalisation des deux agences du crédit hypothécaires américain (Fannie Mae et Freedie Mac), la dette publique américaine avoisine désormais 80% du PIB [1]. La mise en sourdine de la politique de mutualisation des pertes sera de très courte durée (une journée) mais provoquera la faillite de la banque d'investissement Lehmans Brothers [4]. Celle-ci sera suivie d'un virage à 180° avec la prise de contrôle de 80% du capital du premier assureur privé mondial AIG afin de lui fournir 85 milliards de $. On en est à 1500+1800= 3300 milliards $ d'actifs qui passent sous la tutelle du trésor [5]! Le drame écossais engendré par la fusion forcée entre le premier prêteur hypothécaire britannique HBOS (Halifax Bank of Scotland) et la Loyds afin d'éviter un nouvel épisode à la Northern-Rock passera presque inaperçu [6]. La semaine se finit par un chèque potentiel de 700 milliards de $ des contribuables américains afin de racheter les actifs empoisonnés aux banques américaines et ainsi d'enrayer la chute des dominos de Wall Street. « Bienvenue dans l'Union des républiques socialistes d'Amérique" est le constat sévère de l'économiste Nouriel Roubini, ancien responsable au Trésor sous Bill Clinton sur la gestion de la crise (les nationalisations d'Hugo Chavez font effectivement un peu amateur) [7]. Néanmoins, on retiendra qu'il vaut mieux poser un risque systémique en spéculant sur les marchés financiers des sommes gigantesques avec la pension des autres que de spéculer sur le marché immobilier car il n'est pas question de sauver les foyers américains piégés par ces crédits pourris et qui sont la racine de cette crise...
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Mr Eyeghé au lieu d'augmenter le budget de l'état il ferait mieux d' observer la prudence et non de naviguer à vue, vu la faible croissance annoncée. C'est à ce titre que le proverbe gabonais dit si tu as vu un okoumé à distance, va jusqu'au pied pour l'examiner.

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