Proverbes du jour:

" Le palétuvier d’eau douce
dansa mal à cause de ses nombreuses jambes."




L'Enfant des Masques de Ludovic Obiang



De Senghor à Laye Camara, en passant par Hampâté Bâ et, jusqu'au dernier Dongala, la littérature africaine thématise le royaume de l'enfance. La littérature gabonaise participe à l'invention de ce geste rétrospectif confinant à l'autobiographie. Ainsi de son texte inaugural : Histoire d'un enfant trouvé. Mais si ce roman, à l'instar de ceux d'Okoumba Nkogué, dépeignent une enfance malheureuse, il n'en est pas de même pour des auteurs comme Laurent Owondo pour qui l'enfance ne prend sens qu'à travers l'initiation. L'Enfant des Masques de Ludovic Obiang explore une voie similaire. Sur le cours sinueux de l'écriture, l'auteur remonte "les abysses du souvenir" pour arpenter de nouveau les territoires vertigineux de l'enfance. Alors déferlent sous nos yeux hallucinés, un univers merveilleux, ondoyant et chamarré, peuplé d'êtres surnaturels surgis d'une matière végétale luxuriante. L'opacité qui enrobe les choses sacrées se fissure, les distances temporelles se compriment, la mangrove susurre ; brûler "au cœur des êtres et des choses" devient à nouveau possible.A travers ces cinq nouvelles baignant dans le charme tendre de l'enfance, l'auteur nous invite à redécouvrir notre regard d'enfant - ce regard constellant toute chose d'étrangeté et qui, tel "les sentiers" qui "infiltrent la forêt", s'ouvre sempiternellement. Alors, peut-être, pourrons-nous contempler, le visage des choses…
Renombo Ogoula.

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