VIANDE AVARIEE A NTOUM  


Malgré les précautions prises par les services de la Direction générale de la consommation et de la concurrence (DGCC) le 23 juillet dernier, les populations locales sont parvenues à retrouver le lieu où avaient été enfouies les 28 tonnes de viande avariée et à récupérer ces stocks. La consommation de cette viande jugée impropre à la consommation par les services de l'hygiène, même cuite à de fortes températures, pourrait entraîner de graves infections, dont certaines seraient mortelles. C'est à quatre mètres sous terre, dans un lieu tenu secret par les services de la Direction générale de la consommation et de la concurrence (DGCC), que les populations des environs de Ntoum, à une quarantaine de kilomètres de Libreville, ont exhumé les quelque 28 tonnes de viande avariée enterrées le 23 juillet dernier.

Après les analyses bactériologiques opérées sur près de 1400 cartons de filet de boeuf saisis chez un opérateur économique qui s'apprêtait à les mettre sur le marché, les agents de la DGCC ont constaté l'avarie de ces stocks alimentaires et procédé à leur enfouissement.

Concernant le mode de destruction des stocks saisis, le responsable de la DGCC qui a conduit cette opération, Aristide Edowisa, avait expliqué que «nous étions obligés de nous rendre très loin de la ville et créer une crevasse afin que certains compatriotes n'aient aucune chance de récupérer ces cartons», dont la consommation présente de graves risques sanitaires.

Mais informés du déroulement de cette opération «sur la route Nationale 1» par la presse nationale, les habitants de la localité n'auront pas tardé à retrouver le «lieu secret», à une quinzaine de kilomètres de Ntoum.

Une cinquantaine d'hommes, de femmes et d'enfants munis de pelles, de pioches, de machettes et de paniers se sont attelés à exhumer et emmener les stocks de viande avariée, sans que les forces de l'ordre postées à Ntoum ne puissent intervenir.

«Les populations qui exhument les aliments avariés sont armées de machettes et de gourdins. D'où la difficulté de demander à un gendarme ou à un policier d'aller camper sur ce site pour les influencer», explique le directeur de cabinet du maire de la commune, Léopold Essone.

Des agents du service d'hygiène seront toutefois dépêchés dans la ville de Ntoum et ses environs «d'ici à vendredi» pour «vérifier la qualité du filet de bœuf vendu dans les magasins et sur les étals
des commerçants», a-t-il indiqué.

Cette mission devra vérifier si ces stocks jugés impropres à la consommation ne se sont pas réintroduits sur le marché. La consommation de cette viande, même cuite à une forte température, pourrait en effet être à l'origine de nombreuses infections graves, et parfois mortelles.

Les médecins alertent notamment sur les risques accrus de fièvre typhoïde, de crampes, de douleurs abdominales, d'accidents neurologiques graves, d'infections intestinales, d'intoxication alimentaire, de violentes diarrhées, parfois mortelles pour les enfants, et de vomissements.

La DGCC avait récemment été alarmée par l'attitude des populations locales qui étaient venues récupérer sur leur bûcher des carcasses de boeufs malades incinérées par leurs services, et contraint de recourir à l'enfouissement secret compte tenu des risques sanitaires encourus par de telles pratiques et de l'inefficacité de la sensibilisation à cet effet.

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