POESIE  

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Voici le poème le plus célèbre de Senghor.  

Pourquoi ce succès ? D'abord, parce qu'y est exaltée la beauté spécifique de la femme noire dans son naturel et son dé­pouillement : la femme comme statue, la beauté nègre comme pendant à la beauté grecque, à la beauté blanche, du type Vénus de Milo. Tous les intellectuels noirs ont été sensibles à cette entreprise qui entrait dans le processus de revalorisation des valeurs nègres tant en Amérique qu'en Afrique. Ce poème est devenu ainsi l'un des textes obligés des récitals consacrés à la Négritude entre les années 1955 et 1970.

Mais la fortune de «Femme noire» a d'autres causes. Dont la sensualité qui émane de la deuxième strophe, notam­ment : c'est celle que retenaient le plus souvent les étudiants, et ils la répétaient avec délices, de préférence devant un pu­blic féminin.

Mais reconnaissons que le poème est splendide. On a attribué cette splendeur au rythme que Simon Bakoum s'attache à rapprocher du rythme des chants sérères. On peut se risquer à l'analyser comme il le fait : 2 + 2, 9 + 7, 6 + 10, etc., en remarquant la prédominance des vers pairs.

Cependant, peut-être plus que le ryth­me, qui diffère peu de la cadence senghorienne présente dans les autres poèmes, il convient de remarquer la force des métaphores qui s'alignent comme un chapelet ininterrompu jusqu'à l'envoi final, car le poème est un peu construit comme une ballade.

Passons au détail. Le premier vers, dans sa simplicité, est une trouvaille. L'au­teur s'en rend compte et le reprendra com­me un refrain à l'ouverture de chaque strophe.

Associer nue et noire, c'était pourtant banal, voue trivial. Cela rejoint les schémas inconscients et mythiques du Blanc pour qui noir et nu vont de pair avec Afrique etsauvage. Encore aujourd'hui, dans les églises d'Europe, pour exciter la solidarité envers les enfants des pays sous-dévelop­pés, on affiche de grandes photos de petits Vietnamiens, Indiens, Sud-Américains, Arabes, Noirs. Mais seul le petit Noir est représenté nu...

Alors, au fond, l'audace de Senghor, c'est de se saisir de ce mythe négatif et d'en invertir le signe, de le faire positif. La nudité noire cesse, sous sa plume, d'être un signe de barbarie, mais devient signe d'élégance, d'harmonie, de beauté si com­plète qu'elle se passe d'habits :

Vêtue de ta couleur [...], de ta forme. Voilà, en deux mots, l'habit devenu inutile, remplacé par la couleur, qui enveloppe la femme comme le collant enveloppe la danseuse, et par une forme parfaite. Or la perfection n'est jamais impudique, les Grecs le savaient, l'Africain le rappelle. Ce qu'il dit ici de la femme, Senghor sait l'exprimer aussi à propos de l'homme : <

C'est Chaka seul, dans la splendeur noire élancée du nu.

Pour affermir encore cette conviction, la première femme dont parle le poète est sa mère : J'ai grandi à ton ombre. Illusion, du reste, car les femmes du sieur Diogoye Senghor étaient bel et bien habillées. En revanche, il est vrai que les parentes et servantes devaient souvent n'avoir qu'un pagne autour des reins, l'habit étant pour les jours de fêtes, et cela ne choquait personne. Senghor a confié ailleurs que les seins nus n'étaient pas pour lui un élément érotique mais esthétique, et qu'il était infi­niment plus sensible aux jambes, qu'il n'était pas d'usage de découvrir dans la concession familiale.

De toute façon, intégrée dans le contexte domestique, la nudité se trouve débar­rassée de toute agressivité. Le geste d'affection : la douceur de tes mains bandait mes yeux est seulement de protection pure.

Maintenant qu'en trois vers le poète a en somme socialisé la nudité féminine et lui a enlevé sa charge de péché séculaire, il la sanctifie en se plaçant dans le rôle bi­blique de Moïse (Deutéronome, 34) ou de ses envoyés (Nombres, 13) découvrant la Terre promise du haut de la montagne ari­de, au sortir du désert (haut col calciné).

Et c'est donc très naturellement à partir de cette Terre promise où coulaient le lait et le miel et d'où les éclaireurs rapportè­rent des grappes de raisin, des grenades et des figues (Nombres, 13) que le poète, porté par un fond biblique, non dit mais sous-jacent, peut dérouler dans la strophe suivante les métaphores du fruit mûr et du vin noir.

Puis il se livre à des émotions plus sen­suelles : bouche, frémissement sous les caresses, tension et grondement. Mais, par sa référence première à la Terre promi­se, cette sensualité est sur un plan quasi sacré, elle acquiert un statut inattaquable. Plus rien à voir avec l'« animalité nègre » sans frein ni loi des préjugés coloniaux.

D'ailleurs, elle demeure constamment contrôlée : la bouche du poète est lyrique, ses caresses sont ferventes ; on dit cela aussi des prières. Et la strophe se termine par la voix grave qui est chant spirituel et communication humaine, par opposition à l'accouplement animal qui se fait en silence.

Ta voix grave de contralto: Senghor est sensible à ce registre de la voix féminine. (références fréquentes dans d'autres poèmes : mêlant sa voix grave; Mais en­tendre sa voix lente et profonde, bourdon de bronze ; ta voix rauque et ce rire de la gorge.)

Le chant spirituel de (Aimée amorce la troisième strophe : le poète y reste dans le registre biblique, mais change de chapitre. II quitte Moïse devant la Terre promise pour rejoindre l'auteur du Cantique des Cantiques et ses chants dédiés à celle qui a dit d'elle-même : « Je suis noire, mais je suis belle » (Cantique, 1, 5).

Coule alors une nouvelle série de méta­phores, plus légères, pour les sensations d'après l'amour. Huile, avec ses connota­tions de douceur et d'apaisement (calme). Aux flancs de l'athlète, car la femme fut toujours le repos du guerrier ; l'athlète, c'est le vainqueur et c'est le prince. Chez Senghor, les notions de force virile, exploit gymnique, noblesse du sang sont souvent mêlées. C'est son petit côté « machiste », très atténué il est vrai par sa conception de l'amour courtois.

Gazelle, perles, étoiles, reflet de l'or rouge : cette série n'est pas très originale. Ce sont des images du Cantique des Cantiques, mais aussi de la poésie arabe (passées du reste dans les chants peuls).

À l'ombre de ta chevelure s'éclaire mon angoisse est peut-être le seul vers tout à fait sincère où le poète parle pour lui­ même et dit cette fonction particulière de la femme d'être une issue à ses impasses. L'ombre de la chevelure et le soleil des yeux sont fréquents chez Senghor. Prochains peut avoir deux sens : proches l'un de l'autre ou proches de ses yeux à lui.

L'envoi qui termine le poème inclut et scelle dans le texte une réflexion philosophique assez banale mais universelle, qui pourrait servir d'inscription sur le socle de la gracieuse statue d'ébène que le poète a sculptée avec ses mots. Lilyan KESTELOOT

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D'albert à Odimba  

* Albert Bongo.

Neuvième enfant d'une modeste famille de cultivateurs originaires de la région de Franceville (dans l'est du Gabon), Albert Bongo naquit en 1935. Orphelin à 12 ans, il est placé sous le tutelle d'un oncle qu'il suit au gré de ses mutations. Employé comme auxiliaire à la poste centrale de Brazaville, il réussit le concours d'entrée de l'administration des PTT.


* Albert Bernard Bongo.
Entre temps, Albert Bongo, jusque-là animiste, se convertit au catholicisme et adopte pour l'occasion un second prénom: Bernard. Appelé sous les drapeaux en 1958, il fait son service dans l'armée de l'air française et en sort lieutenant en 1960, alors que le Gabon accède à l'indépendance. Le premier chef d'Etat du pays est Léon Mba. Il obtient le soutien du général de Gaulle et de Foccart (le monsieur Afrique du général). Il faut dire que Mba a tout pour rassurer. Depuis plusieurs années, il militait en effet pour que le Gabon soit transformé en un département français et pour qu'un drapeau tricolore figue dans un angle du drapeau gabonais! Entre temps, Albert-Bernard Bongo intègre le ministère des affaires étrangères, où il se fait repérer par le président gabonais.



Albert Bongo et Léon Mba.

En 1962, à 27 ans, Bongo devient son directeur de cabinet. Or, très vite, le président se transforme en autocrate et l'armée le renverse le 17 février 1964 à la faveur d'un coup d'état. Les troupes françaises interviennent aussitôt afin de rétablir le fidèle Mba dans ses fonctions. Mais malade (il a un cancer), Mba tente de se trouver un dauphin potentiel. Bongo semble l'homme de la situation. Après un entretien test avec de Gaulle, il est adoubé comme successeur désigné. En 1966, il devient vice-président et successeur constitutionnel. Ainsi, il devient automatiquement le deuxième président de la République gabonaise à la mort de Mba en 1967.

Bongo et le général de Gaulle, en janvier 1968.

Bongo s'installe donc dans le palais présidentiel, boulevard du bord de mer, à Libreville. Dès le mois de mars 1968, il lance de PDG (Parti démocratique gabonais) et met alors fin au multipartisme, sous le prétexte qu'il risquerait de voir le pays de verser dans le tribalisme (chaque ethnie risquant de voter pour ses membres). Ce virage autoritaire soulève bien peu de contestation, en tout cas surtout pas de la France. Bongo s'affirme en effet comme un soutien indéfectible de l'ancienne métropole dans la zone.

Lors de la guerre du Biafra (à partir de 1967), il met ainsi à disposition l'aéroport de Libreville (De Gaulle et Houphoüet Boigny soutiennent la sécession de cette riche province nigériane). C'est donc par l'aéroport gabonais que transitent les armes à destination des rebelles biafrais (sous couvert de vol humanitaire de la Croix rouge). Les relations franco-gabonaise sont alors très "cordiales", au nom des intérêts bien compris de chacun et une réelle connivence se créée entre les services secrets français et le président gabonais. Bongo doit sa place à la France, celle-ci à besoin de l'appui gabonais pour poursuivre ses interventions plus ou moins discrète en Afrique équatoriale.

Une formule de Bongo résume plutôt bien les rapports franco-gabonais. Pour lui, "l'Afrique sans la France, c'est la voiture sans le chauffeur. La France sans l'Afrique, c'est une voiture sans carburant." De fait, les riches ressources en pétrole du pays assurent un décollage économique au pays. Libreville se hérisse alors de haut-buildings ultramodernes. Bongo sait ainsi s'appuyer sur la richesse du pays dont le sous-sol regorge de manganèse, d'uranium et surtout de pétrole. Il se fait alors bâtisseur et construit le chemin de fer Transgabonais, un port en eau profonde, des centrales électriques, des routes, dote le pays d'une compagnie aérienne (air Gabon). Tout semble alors réussir au petit pays et d'aucuns parlent alors de "miracle gabonais". Pourtant, à y regarder de plus près, on constate que son développement est entièrement tributaire du pétrole, tandis que les inégalités sociales deviennent particulièrement criantes.

Le jeune président Bongo (1973).

* El Hadj Omar Bongo.
En 1973, Bongo se convertit à l'islam. Là encore, l'opportunisme semble dicter son choix plus qu'une préoccupation spirituelle. La conversion intervient en effet après une visite au colonel Kadhafi. Bongo, qu'il faut désormais appeler Omar, est sans doute motivé par un rapprochement avec les pays du Golfe, riches en pétrole. De fait, le Gabon intègre le Gabon en 1975.




Bongo contrôle son pays fermement et impose ses vues dans un "petit livre vert" qui devient vite le bréviaire de tout Gabonais qui se respecte. Le président y multiplie les maximes lénifiantes. Rien ne semble pouvoir menacer Bongo qui triomphe lors des différentes échéances électorales (il recueille plus de 99% des voix en 1973, 1979 et 1986, faute d'adversaire). Les opposants politiques sont, quant à eux, réduits au silence ou exécutés (tel Germain Mba assassiné en plein Libreville par deux mercenaires français).
Omar Bongo le president quil nous faut - Gerard La Viny

Pourtant, au début des années 1980, les signes inquiétants s'accumulent pour le Gabon de Bongo. D'abord, la crise économique frappe le pays de plein fouet et ses relations avec le président François Mitterrand sont d'abord très tendues. Il doit alors s'appuyer sur ses réseaux pour trouver un équilibre dans ses relations avec le président français. En 1983, il obtient en tout cas le scalp du ministre de la Coopération, Jean-Pierre Cot qui entendait mettre un terme aux pratiques les plus troubles de la République française en Afrique subsaharienne.
Sur la scène internationale, les critiques commencent à fuser. Le FMI et la Banque mondiale critiquent la gestion des deniers publics.

Dans le contexte de la fin de la guerre froide et avec la chute du mur, les aspirations démocratiques des gabonais se font jour face à un pouvoir usé et corrompu. En janvier 1990, Libreville connaît des manifestations étudiantes impressionnantes, qui s'accompagnent bientôt de grèves et de pillages. Port-Gentil, qui concentre les installations pétrolières du pays, s'enflamme elle aussi. Bongo doit transiger et s'engage à rétablir le multipartisme en mars. La situation s'apaise jusqu'à la mort étrange d'un des meneurs de l'opposition. Port -Gentil est à nouveau en état d'insurrection et il faut l'envoi des paras par la France pour restaurer le calme et restaurer l'exploitation pétrolière (la France est alors dans son rôle traditionnel de maintien au pouvoir des autocrates fidèles).


* Omar Bongo Ondimba (le nom de son père rajouté par décret en novembre 2003).

Après ce premier avertissement, Bongo parvient pourtant à se maintenir au pouvoir. Il remporte 51 % des suffrages lors des premières élections présidentielles pluralistes. La fraude électorale ne fait guère de doute. En 1998 et 2005, Bongo conforte encore ses victoires. L'opposition est rendue atone par la corruption ou grâce aux postes savamment distribués par le président. Par ailleurs, il érige le népotisme en système et place toute sa famille aux postes clefs. Le régime n'a donc que les traits d'une démocratie. La société gabonaise est plus que jamais inégalitaire, la dette extérieure a explosé, tandis que les affaires médiatico-judiciaires entachent durablement l'image de Bongo: affaire Smalto, affaire Elf, affaire des "biens mal acquis" (nous en reparlons trè vite sur le blog).Omar Bongo le president quil nous faut - Gerard La Viny

Pourtant, au début des années 1980, les signes inquiétants s'accumulent pour le Gabon de Bongo. D'abord, la crise économique frappe le pays de plein fouet et ses relations avec le président François Mitterrand sont d'abord très tendues. Il doit alors s'appuyer sur ses réseaux pour trouver un équilibre dans ses relations avec le président français. En 1983, il obtient en tout cas le scalp du ministre de la Coopération, Jean-Pierre Cot qui entendait mettre un terme aux pratiques les plus troubles de la République française en Afrique subsaharienne.
Sur la scène internationale, les critiques commencent à fuser. Le FMI et la Banque mondiale critiquent la gestion des deniers publics.

Dans le contexte de la fin de la guerre froide et avec la chute du mur, les aspirations démocratiques des gabonais se font jour face à un pouvoir usé et corrompu. En janvier 1990, Libreville connaît des manifestations étudiantes impressionnantes, qui s'accompagnent bientôt de grèves et de pillages. Port-Gentil, qui concentre les installations pétrolières du pays, s'enflamme elle aussi. Bongo doit transiger et s'engage à rétablir le multipartisme en mars. La situation s'apaise jusqu'à la mort étrange d'un des meneurs de l'opposition. Port -Gentil est à nouveau en état d'insurrection et il faut l'envoi des paras par la France pour restaurer le calme et restaurer l'exploitation pétrolière (la France est alors dans son rôle traditionnel de maintien au pouvoir des autocrates fidèles).



* Omar Bongo Ondimba (le nom de son père rajouté par décret en novembre 2003).

Après ce premier avertissement, Bongo parvient pourtant à se maintenir au pouvoir. Il remporte 51 % des suffrages lors des premières élections présidentielles pluralistes. La fraude électorale ne fait guère de doute. En 1998 et 2005, Bongo conforte encore ses victoires. L'opposition est rendue atone par la corruption ou grâce aux postes savamment distribués par le président. Par ailleurs, il érige le népotisme en système et place toute sa famille aux postes clefs. Le régime n'a donc que les traits d'une démocratie. La société gabonaise est plus que jamais inégalitaire, la dette extérieure a explosé, tandis que les affaires médiatico-judiciaires entachent durablement l'image de Bongo: affaire Smalto, affaire Elf, affaire des "biens mal acquis" (nous en reparlons trè vite sur le blog).
source : l'histgeobox

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Les limites de l'emmergence  

Ali doit signer un acte de guerre contre le SIDA comme en janvier 1971, par Senators Kennedy et Javits quand il a s'agit du cancer.

L'accent doit être mis plus sur la sensibilisation et prévention de cette maladie.

Au lieu d’équiper l’armée , le gouvernement devrait redéfinir ses priorités en matières de bien être envers les populations.

Tous les hôpitaux doivent être équiper d'appareils de détections du sida et du matériel de stérilisation afin de régler le problème du sida par transfusion sanguine.

Renforcer ou appliquer le dispositif juridique envers les hommes et femmes qui vont avec les mineurs.

Éduquer 1 500 000 habitants , ce n'est pas de la mer à boire , si nous ne faisons rien , nous allons perdre une partie de nos frères et sœurs.

On ne peut pas faire de émergence avec une population malade.

Il suffit de faire des petites choses efficientes et contrôler la gestion des ressources.

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