L a mort d'Edith Bongo  

"A tout malheur quelque chose est bon". La mort de la première Dame du Gabon a suscité un engouement patriotique qu'on a plus jamais vu ces dernières années. A l'annonce de la mort d'Édith le peuple gabonais s'est levé comme un seul homme, les syndicats et hommes politiques ont enterré leur hache de guerre. Le recueillement de la première dame s'est fait dans une parfaite symbiose, le peuple gabonais se sous la pluie rendait un dernier hommage à la première dame du Gabon. les gabonais démontrant ainsi leurs sens patriotique. Le fait que la première dame ne soit pas enterrée au Gabon, et que les gabonais avaient été pris d'assauts d'insultes cela a renforcé un sentiment nationaliste chez les gabonais. Les gabonais ont exprimé durant la mort le fait que leur nation est une et indivisible. Ils avaient exprimé le sens de GABON D'ABORD. Nous sommes une nation forte et des convictions différentes. Nous disputons et débâtons nos différences vigoureusement mais quand il s'agit de l'intérêt nationale nous venons toujours ensemble comme un seul peuple pour engager notre fidélité autour du drapeau.
Le président Omar Bongo doit utiliser ce moment ou le peuple gabonais est autour de sa personne pour relancer les grands travaux, principalement la route et lancer un programme de reconstruction de notre économie.

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Gabon Maroc  

Les gabonais viennent de battre les Marocains sur le score de 2 but a 1, honorant ainsi le corps de maman Édith Bongo Odimba sur le territoire marocain, pour le compte des qualifications de la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.

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Pourquoi consommer gabonais?  

Simplement pour des raison de santé, des études médicinales ont prouvées les bénéfices de la cuisine gabonaise traditionnelle.

Par exemple, les légumes traditionnels ont des propriétés anti-bactérienne, inflammatoire, anti- protozoaire, anti-cancérigène et hypoglycémie.

Il a été prouvé par exemple que l'Odika prévient de l'obésité. L'huile de palme contient par exemple des éléments tels que le tocotrienols qui peuvent aider dans le traitement d'un cancer ou dans le contrôle du cancer.

Certains légumes contient des antitoxines qui prévient des artérioscléroses et maladie du cœur.

Des études montrent que dans certains régions qui avaient une forte dominance dans un régime végétariens on trouvait moins de cancer ou de maladies de cœurs.

Les maladies comme le cancer et les maladies du cœurs seront en fait des maladies typiquement liées aux pays occidentaux, mais le changement de mode alimentation dans notre pays, la consommation excessive de la nourriture de l'occident quelques fois avariés entrainent chez nous des pathologies qui existaient a des proportions minimes chez nous.

Le point serait de redécouvrir notre cuisine traditionnel, apporter quelques améliorations pour arriver à des résultats positifs.

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Tolérer le mal pour éviter le pire  


: « Tolérer le mal pour éviter le pire ». [...]Il s’est agi de savoir si la tolérance était une bonne ou une mauvaise chose. Les premières interventions eurent pour effet de lister les méfaits de la tolérance. Signe de lâcheté, tolérer le mal ne résoudrait rien. « On ne tolère pas le mal, on l’accepte temporairement ! » lança une intervenante. Mais accepter, temporairement ou pas, est-ce autre chose que tolérer ? Or, c’est la tolérance qui, entraînant une incapacité à agir, serait un mal. Il nous faudrait donc résister contre le mal et non le tolérer. Et ne vaut-il pas mieux répondre au mal par le mal ?
Ou alors adopter une tactique d’évitement, car tout combattre serait aliéner sa liberté et « qui trop combat le dragon devient dragon lui-même » (Nietzsche). D’un autre côté, que vaut une liberté anesthésiée par une tolérance excessive ? Il serait toutefois mal venu de faire le procès de la tolérance un jour d’élection, fit remarquer l’animateur. Car enfin, tout le monde s’accorde à dire que c’est l’intolérance qui est insupportable, et non la tolérance. Cela ne m’a pas semblé évident du fait sans doute de ma méfiance naturelle pour les mots. Ce qui me paraît insupportable, c’est l’absolu. Une tolérance ou une intolérance relatives n’ont à mes yeux rien d’insupportables. Il nous faudrait à présent approfondir la notion de mal, demanda l’animateur. Un participant conseilla de ne pas s’aventurer sur le terrain de la métaphysique pour définir le mal, afin de ne pas tomber dans le religieux (qui n’est pas l’objet du débat). Et alors, répondit l’animateur ? Que gagnerions-nous à éviter la question métaphysique ? On ne l’a pas su, mais plusieurs définitions du mal se firent jour malgré tout. Pour certains, ce serait le déséquilibre intérieur, l’absence d’harmonie. Mais, fit remarquer l’animateur, il faut aller plus loin car remplacer « bien » par « harmonie » n'explique rien. L’harmonie n’est jamais qu’un ordre (un agencement) particulier, et on ne peut pas dire que les régimes totalitaires, pour ordonnés qu’ils soient, soient bons. Je restais dubitatif. Comment peut-on lier harmonie et régimes totalitaires, et que cherche-t-on à prouver ? Qu’un ordre n’est ni bon ni mauvais en soi ? Soit, mais à commencer par celui des idées – c’est-à-dire des associations d’idées –, alors... Pour d’autres, le mal réside dans la violence des uns ou la souffrance des autres. Pour d’autres encore, c’est tout ce qui détruit la dignité d’une personne. Autrement formulé, c’est considérer l’autre comme un moyen et non comme une fin en soi, aurait dit Kant. Dans ces conditions, qu’est-ce qui est pire que le mal ? [.......]Le débat s’engageait sur les sentier escarpés – l’expression « droit chemin » me semble tout à coup inappropriée – de la morale et de l’éthique. Nous allions ainsi passer de Kant à Machiavel, avec la question : la fin justifie-t-elle les moyens ? Par exemple, peut-on justifier la torture d’une personne pour éviter un attentat qui ferait des milliers de victimes ? Là encore, pas de réponse. Une intervenante fit judicieusement remarquer que cette dernière question opérait un déplacement du sujet : le bien serait alors assimilé à la vie, et le mal à la mort. Or, rien ne nous permet de faire une telle équation. La vie n’est ni un bien ni un mal en soi, pas plus que la mort. Donc, on ne peut pas dire que sauver des gens soit un bien. Toutefois, fit remarquer l’animateur, il n’est pas si facile de séparer la notion de bien de celle de vie. Si la vie est devenue le bien suprême, tout ce qui va dans le sens de la vie permet de supporter, de tolérer la souffrance ou la violence.[......]

Le problème qui se pose est double, remarqua une participante. D’une part, c’est celui de l’évaluation, de l’appréciation du mal présent, et d’autre part, c’est celui de l’incertitude liée au futur. On tolère non pas le mal, mais ce qu’on ne comprend pas, ce qu’on ignore, parce qu’on ne peut pas tout savoir. La tolérance est un pari. [...]. Que peut-on savoir du pire avant qu’il n’advienne ? Pourtant, Murphy nous renseigne parfaitement à ce sujet : « Si quelque chose peut mal tourner, alors ça tournera mal. » Certes, on ne peut savoir qu’après coup si on a eu tort ou raison de tolérer. Mais quand le ver est dans le fruit et qu’on ne veut pas le voir accords de Munich? Tout compromis est un engrenage et il vaut mieux prévenir que guérir, dit-on. Mais comment faire ? Si je considère ce moustique qui me tourne autour et m’agace ? Dois-je le tolérer ou le supprimer ? Et si je le laisse partir et qu’il est porteur du paludisme ? Dois-je alors supprimer tous les moustiques, pour être cohérent ? On a jusqu’ici évité le pire, c'est-à-dire une guerre atomique qui aurait détruit la planète, dit l’animateur. Quel succès (si, si) ! Mais l’avons-nous vraiment fait exprès ? Du moustique à la bombe atomique, il m’apparut que nous ne maîtrisions absolument rien, mais que nous avions des velléités de tolérer, d'endurer, de supporter ceci ou de ne pas accepter cela. Imbéciles vaniteux que nous sommes ! Le seuil de tolérance d’un individu à l’autre, d’une communauté à l’autre est aussi variable qu’aléatoire. On ne sait pas davantage ce que peut un corps (Spinoza) que ce que peut un esprit. Cent fois nous laisserons passer ce qui ne nous plaît pas, nous le tolèrerons, et puis la cent unième nous nous révolterons. Quand ? on ne sait pas, ça dépend du seuil. Pourquoi ? on saura toujours l’expliquer mais seulement après, parce qu’avant, personne n'aura voulu nous entendre. N’est-ce pas précisément le rôle de la philosophie d’anticiper et de prévenir les maux des hommes ? Or, elle semble bien plutôt agir comme un cataplasme que comme un guide préventif de nos actions, à l’instar du daimôn socratique. Est-il rassurant de savoir que « nul n'est méchant volontairement» quand on constate que le monde est peuplé d'involontaires ? Selon la loi de Murphy toujours, si l’homme a les moyens de faire sauter la planète, il le fera. La question est : quelle loi ou quel concept philosophique (éthique) pourrait rendre cette loi caduque ?

Écrit par Marc Goldstein


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Sauce bieukosseu  


liste des Ingrédients pour 1 prsne

-2 Poissons ou viande 0,5 kg
- 1gros Oignons
- 2 grosses Tomates
- 3 grosses aubergines africaine
- Ail ,pince de poivre et persil pour le parfum
- 1Piment
- 2 cueillere a soupe Huile d`arrachide
- Sel
- 1cube maggi crevette
- 1cueillere a café de tomate pâte concentrée
-1 gros gombo
-sel

Préparation
Placer les poissons ou viande découper dans la casserole l arroser d une pince de sel
ajouter le piment entier et les tomates aubergines onions coupe en 2 plus l huile faite suer 5 bonne minutes avec un peu d eau
ajouter 2 grands verre d eau laisser bouillir le tout jusqu'à ce que la viande cuisse ou le poisson ensuite retire tout les légumes les écraser avec l aille frai et les persilles et le poivre ajouter la pâte de tomate concentrée et le cube maggi a la sauce laisser mijoter je dirais 20 minute a feu doux


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Le cinéma gabonais récompensé au FESPACO 2009 !  

Pour ses 40 années d’existence, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), s’étant déroulée du 28 février au 07 mars dernier, a vu la participation de nombreux pays africains parmi lesquels le Gabon dont deux productions sur trois ont été récompensées. «Confession Finale» d’André Côme Ottong et le scénario «Un Amour à Libreville» d’Imunga Ivanga et de l’Américaine Dawn Winkler. La 21e édition du Festival panafricain de télévision et de cinéma de Ouagadougou (Fespaco) ayant démarré comme prévu le 28 février dernier, s'est achevée le samedi 07 mars sur une nouvelle « consécration » du Gabon notamment. Au total, dix-neuf longs-métrages, vingt courts-métrages, trente films documentaires, vingt-huit fictions et séries télévisées pour le continent africain et seize productions cinématographiques tout droit venues de la diaspora africaine, ont été proposées à cette grande manifestation.

Le Gabon également présent à 21ème édition, a présenté trois films : «Confession Finale» d’André Ottong, «Le Divorce » de Manouchka Kelly Labouba et «Maléfice» de Fernand Lepoko. Les deux premiers dans la compétition fiction TV vidéo et le dernier dans la section non compétitive «Panorama et films du monde». Le pays n’a présenté aucun film en compétition officielle de long métrage, l’exposition la plus grande et la plus prestigieuse du festival.

En collaboration avec les Etats-Unis, le Gabon a présenté à l’Atelier du Festival un projet de scénario, coécrit par Dawn Winkler et Imunga Ivanga, ayant pour titre «Un Amour à Libreville».

Deux prix ont finalement été remportés par le Gabon. Le réalisateur André Côme Ottong a reçu le prix International Planned Parenthood Federation (IPPF) d’un montant de 2 000 000 francs CFA pour son œuvre «Confession Finale» et Imunga Ivanga, avec l’Américaine Dawn Winkler, a reçu le prix de la Fondation Beaumarchais + Aide au scénario et à la production d’un montant de 5 000 000 francs CFA pour le scénario «Un Amour à Libreville». Belle avancée pour le cinéma gabonais. Bravo !

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Le saviez-vous?  



Irvinga gabonesis dont les amandes servent à préparer le " pain d’odika " ou chocolat indigène a des propriétés pour combattre l'obésité. Selon plusieurs etudes.

Source: Lipiworld

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Antoine De Padou Mboumbou Miyakou désigné l'homme le mieux habillé  


Antoine De Padou Mboumbou Miyakou désigné l'homme le mieux habillé du Gabon par Gaboncultura

Antoine De Padou Mboumbou Miyakou désigné l'homme le mieux habillé du Gabon par Gaboncultura

"il est très élégant dans un costume a rayure. " il possède une garde-robe appropriée à son style".

Il semblerait que Ya Mboumbou confectionne lui même certains de ses habits...

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Emprunts, hybrides et identité culturelle des jeunes au Gabon  

Le Gabon a, dans l’ensemble, suscité peu de descriptions linguistiques, notament en ce qui concerne l’état du français, langue officielle, et le rôle joué par celui-ci (cf bibliographie de Lafage et Queffélec 1997). Or le pays se caractérise par un contexte de plurilinguisme (langues africaines) et une situation diglossique (langues africaines et français). On peut donc penser que la néologie est particulièrement riche dans le français local. Il nous a donc également paru intéressant d’étudier, dans une première étape, dans quelle mesure le phénomène d’emprunt
pouvait caractériser cette appropriation de la langue importée et traduire, notamment pour les jeunes, une certaine identité culturelle. Pour y parvenir, nous avons analysé trois corpus (presse locale, œuvre littéraire récente et enquête orale) rassemblés par Karine Boucher. Cependant, afin d’éclairer notre démarche, il semble nécessaire tout d’abord d’évoquer succinctement le profil sociolinguistique du pays.

1.1Le profil
- Une hétérogénéité linguistique...La description la plus récente de la situation linguistique
du pays recense unecinquantaine de langues bantou réparties en une douzaine de groupes. Seul lebaka, parlé par les Pygmées, est une langue non bantou (Moussirou-Mouyama,1996 : 604). Si, pour chaque région, une langue semble occuper un rôle véhiculaire
- en général, le parler du groupe démographiquement le plus important (Gaulme1988)
- ce constat ne rend pas compte de «la différence d’importance entre les langues quant au nombre des sujets parlants qui va de plusieurs dizaines de milliers à quelques dizaines, sans qu’aucune ne soit parlée par la majorité de la population»(lacquot 1978: 493-503). En fait, certains groupes ethniques employant des langues apparentées ou des dialectes de la même langue, il peutdonc exister une certaine compréhension. Mais bien souvent ce n’est pas le cas.
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270
KARINE
BOUCHER
ET SUZANNE
LAFAGF.
1.2 - . ..accrue par une forte immigration...
La richesse du pays a attiré un flux de travailleurs venant de pays voisins et utili-sateurs d’autres langues africaines et non africaines : Congolais, Béninois, Maliens, mais aussi Zaïrois’ (au français marqué de belgicismes), Équato-Guinéens(souvent aussi locuteurs d’espagnol), Camerounais et Nigérians (utilisateurs égalment de pidgin-english)...Or, cet apport représente pratiquement 20% de lapopulation locale (Laumonier 1995 : 10).

1.3 - . ..et le phénomène d’urbanisation
Cette immigrationet l’augmentationde l’exode rural n’ont cessé d’accroître lapopulation urbaine au point qu’un Gabonais sur quatre habite Libreville, la capitale, qui reste de loin la plus grande agglomération du Gabon (362 386 habitants, soit presque 40% de la population globale, selon Laumonier 1995 : 10). Une telle situation entraîne un intense brassage ethnique et linguistique.
Dans un contexte sans langue gabonaise véritablement dominante, le français, langue offt-cielle, s’est imposé comme véhiculaire de l’urbanisation.
1.4 -Le système scolaire
En effet, l’enseignement
(structuré sur le modèle français) se fait à tous les
niveaux en langue française.
Le taux
de fréquentation scolaire (6-14 ans) est de
91,4 % pour les garcons et de 86,7% pour les tïlles (évaluation de 1994, v. Laumo-
nier 1995 : 134), ce qui est tout à fait remarquable pour l’Afrique centrale. Mais
56% des enfants inscrits au premier niveau du primaire n’achévent pas le cycle
(Richard et Léonard 1993 : 115). Et cette déperdition scolaire se poursuit dans le
secondaire. La possession du français est donc fréquemment mal assurée, insuf-
fisamment
marquée par la norme (exogène) du français dit central et
l’apprentissage se continue dans la rue pour bon nombre de jeunes déscolarisés.
C’est pour cerner cet aspect d’une réalité mouvante entre la norme de l’école et
l’usage (endogène) du quotidien urbain que nous avons choisi de collecter trois
corpus dans le domaine du lexique, celui qui, pour une enquête à ses débuts,
peut sembler le plus aisé à rassembler.
2 -LES TROIS CORPUS D’UTILITE
Notre objectif étant de faire une analyse à la fois représentative (c’est-à-dire
prenant en compte une éventuelle variation linguistique à l’intérieur d’un groupe
1. Aujourd’hui
Congolais
de la République
démocratique
du Congo (Kinshasa)
[Note des éditeurs].
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EMPRUNTS, HYBRIDES ET IDENTITÉ CULTURELLE DESJEUNES AU GABON

social déterminé : les jeunes urbanisés et recherchant une dimension prospec-
tive, puisqu’on peut supposer que le parler et les options de la jeunesse gabo-
naise pourront avoir une influence sur les comportements linguistiques de l’avenir, nous avons dépouillé un corpus de presse, une wtvre littéraire à succès
et une enquête orale.

2.1 -La presse locale:
corpus a partir d’une soixantaine de journaux locaux, un petit lexique d’environ 770 lexies (Boucher 1997) a été collecté. Cet échantillon de presse nous a paru refléter la norme lexicale locale d’un français écrit par des Gabonais pour des Gabonais, relativement proche de l’oralité et lu par bon nombre de jeunes urbanisés. Sur les 770 particularités lexicales gabonaises recensées, 16,8% sont des emprunts d’origines diverses ou des formations hybrides (au sens donné à ce terme par Lafage 1998 : 280-281). Ce relevé est du reste, par ces résultats, similaire à d’autres relevés de même nature effectués antérieurement npar Boutin-Dousset (1990), Maria Avès (1994) et Lafage (ms. 1990-1995).

2.2 - Une meme littéraire récente:
corpus (b) Nous avons choisi un ouvrage d’un jeune auteur, Hubert Freddy Ndong Mbeng, Les Matitis (1992). qui décrit la vie dans les quartiers populaires de Libreville, livre qui a connu un certain succès auprès des jeunes urbanisés. Une note de l’éditeur montre d’ailleurs l’intérêt lexical de ces pages :
«On a respecté, dans le présent ouvrage, des particularitks de syntaxe et de vocabulaire qui relèvent du françai populaire
parlé à Libreville. » (p. 4)
Sur un total de 111 lexies relevées, 21,6% sont des emprunts ou des forma-
tions hybrides.

2.3 - Une enquête orale :
corpus (c)
Karine Boucher a mené, en août 1997, une enquête approfondie auprès d’un échantillon de jeunes Librevillois”. 11 était demandé (entre autres questions) aux enquêtés si le français du Gabon avait des caractéristiques linguistiques spécifiques et, si tel était le cas selon eux, ils étaient invités à illustrer leur opinion par

2. Cette enquête menée en août 1997 avait pour but la mise en rapport entre l’emploi que les jeunes croient faire des langues, leur image des langws et une autoévaluation de leurs compétences en français et dans leur(s) langue(s) ethnique(s). En fait, il s’agissait d’atteindre les représentations plus que les pratiques. 59 jeunes gens ont été interrogés (31 hommes et 28 femmes). Ils avaient entre 15 et 30 ans (avec une moyenne d’âge d’environ 22 ans), habitaient tous Libreville, et en moyenne le niveau de scolarisation était le brevet des collèges.
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KARINE
BOUCHER
ET SUZANNE
LAFAGE
des exemples. 68% des personnes interrogées ont revendiqué pour le français
local une certaine différenciation et ont fourni d’abondants exemples, surtout
lexicaux, dont 35 % sont des emprunts ou des hybrides.Il semble donc que le français du Gabon s’enrichisse d’un certain nombre demots d’origines diverses que nous allons étudier sans toutefois aborder ici, faute de place, le problème des graphies variées que peuvent revêtir ces emprunts, celui de l’intégration
(trés variable au francais). De même, nous nous bornerons à quelques illustrations éclairantes.
X1-
Emprunts à des langues gabonaises
a) Cornus (a)
77‘8 % des emprunts recensés ont été faits à des langues locales :
- au tsogo, comme bwiti [bwiti] (nm.) «rite magico-religieux
d’accès à la connaissance, d’origine tsogo ». Ex. : Le bwiti est devenu une religion avec une«église» et desfidèles. (Misamu, 25.11.1996).
- au fang, comme makaya [makaja] (nm.) «monsieur tout le monde >p. Ex. :
Honte à ceux qui s’y plieront car cet argent n’est pas à eux, il est au peuple des
makaya. (Bûcheron, 12-22.10.1996).
- au pounou, comme yitu [jitu] (n.m.) «espoir ». Ex. : M. Mouketou-Mouketou
se réclame (sic) le yitu des populations du «canton de la plaine trois routes. :
Koumouhari, Loango et Doussiégoussou. (L’Union, 4-5.12.1997).
-à plusieurs des langues locales, comme okoumé
[okume]
(n.m.)
« (Aucoumea klaineana), arbre résineux très répandu et dont le bois est fort
utilisé en ébénisterie et dans la fabrication des contreplaqués».
Ex.: Une
randonnée pédagogique très passionnante surtout pour les enfants qui décou-
vraient en s’émerveillant un okoumé par ci un andokJ par là [...]. (Le Cri du
Pangolin, no 13/14, 1994).
b) Corpus (b)
31,7% des emprunts recensés proviennent des langues locales, essentielle-
ment du fang, langue maternelle de l’auteur:
- du fang, comme bibové (littéralement
nous dormons="" oil=bibovej bar=dancing=""
makayas="" bas=""
mabouela="vin" petit="" mabouela="" toubab="blanc="">>. Ex.: La honte en bandoulière, il commence à raconter n’importe quoi sur les radios internationales, avec la compli
cité agissante et partiale
du petit toubab insignifiant
[...]. (L’Union,
17.121996).

- éwé (langue kwa du Ghana ou du Togo) : akassa [akasa] (n.f.) «aliment constitué d’une pate de farine de maïs fermenté. ». Ex. : (Cette plante) est surtout connue pour ces larges feuilles utilisées traditionnellement pour emballer les aliments [...] comme l’akassa [...]. (Misamu, 01.04.1997).
- mandenkan:
magnan [mana] (nf.) <>) «bidonville ». Ex. : [...] les enfants des familles aisées sont sûrs de se
voir offrir des cadeaux dignes de ce nom, tandis que ceux des familles dému-
nies, des matitis, [...] fabriqueront des jouets artisanaux à laide de boites de
conserves vides [...]. (L’Union, 27.12.1996), (terme présent également dans
les autres corpus).
b) Corpus b
Il comporte 26,3 % d’emprunts à des langues africaines non locales, essentiel-
lement le lingala (cf corpus a), comme matiti parfois péjorativement désigné map’ans. Ex.: [...] Rambo qui est quelque part dans les mapans de Cocotiers l...]. (p. 35) ou à des langues camerounaises, comme bikutsi [bikutsil (nm.) ou makossa [makosa] (nm.) désignant des «rythmes camerounais tradition-nels modernisés ». Ex. : Danser au rythme de la musique zaïroise, les zaïkosa et de la musique camerounaise, le bikutsi et le makossa. (p. 110).

c) Corpus c

12,5 % des emprunts cités relèvent de langues africaines non locales. Ce sont seulement des emprunts au lingala, comme bengala [birgala] (n.m.) « pénis >>, ou au mandenkan, comme go (nf.) [go] «jeune fille, nana ».

3.3 -Emprunts

à des langues non africaines

3.3.1 -On peut trouver des emprunts à diverses langues de colonisation qui ont,
elles-mêmes, véhiculé des termes venus de toute la planète.
a) Cornus a: 12%. Surtout du portugais passé ensuite en espagnol américain,
comme chicote [Jikot] (nf.) «fouet ». Ex. : Qui a dit que pour faire marcher le nègre, il faut la chicote ? (L’Union, 02.04.1997), ou du portugais du Brésil, comme marucuja [marakudga] (nm.) «liane à fruits comestibles ». Ex. : Pour
le maracuja, je venais de débuter la culture [...]. (Misamu, 17.03.1997).

b) Corpus b : 10,5 % des emprunts, comme badame [badam] (du hindi badam)
(nm. ou f.) «amande comestible de Terminalia catappa ». Ex. : Et soudain, on les rencontre habillés de tous leurs haillons et pieds nus en bord de mer, certains en train de casser des badames et d’autres en train de vendre des crabes...
(P. 24).
c) Corpus c : ils sont relativement
rares et ne constituent que 4,1% des lexies citées. 11 s’agit de mots espagnols comme madre [madre] (nf.) «mère ».
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EMPRUNTS.
HYLIRIDES
ET IDENTITI?
CULTURELLE
DES .JEUNES AU GABON
275
3.3.2 -Mais dans la plupart des corpus, les emprunts à des langues non africaines
les plus présents sont ceux à l’anglais.

a) Corpus a. Dans la presse, les emprunts a l’anglais sont relalivement
rares:
3,7%. Ce sont essentiellement des termes du vocabulaire des sports, comme coach (n.m.) «entraîneur d’une équipe de football ». Ex. : Mais avant le match capital, le coach ne livre jamais ses choix tactiques. (L’Union, 20.01.1992).
b) Corpus b. Les mots anglais sont nettement plus présents (avec 31,7%), mais semblent relever de la langue familiere des jeunes. Par ex. shooze [Juz] (nf.) «chaussure éculce ». Ex. : Pendant que lui, pas du tout à la mode, traînait sa vielle paire de shooze I...]. o>. 35).

c) Corpus c. Les emprunts à l’anglais donnés comme caractéristiques du français
parlé au Gabon par les jeunes sont beaucoup plus abondants (54,2 %) : bread « pain à l’anglaise », reverse « au contraire », shoozemaker «cordonnier », etc.
4
-
HYBRIDES

CULTURLLE
Nous appellerons hybride un mot constitué d’éléments provenant de plusieurslangues différentes (Lafage 1998 : 282). Un tel mot devrait être un excellent indicateur de l’identité culturelle du français régional puisqu’il ne peut pas être réintégré tel quel dans sa langue d’origine comme peut le faire un emprunt mal assimilé à la langue d’accueil. Par ailleurs, compte tenu de l’hétérogénéité du contexte linguistique local, les particularités lexicales hybrides sont au Gabon de diverses origines, mais leur principale caractéristique commune, c’est qu’elles
n’apparaissent pour la plupart que dans le français local. Nous avons ainsi des hybrides naturels constitués par la juxtaposition d’éléments issus de langues différentes, mais réintégrables dans la langue d’origine, et des hybrides artificiels créés dans la langue d’accueil à partir d’éléments étrangers intégrés (cf Lafage 1998 : 282283). Ainsi s’opposeraient l’hybride naturel antilope okwen (français +fang) « (Hylarnus batesi batest], petite antilope forestiere). Ex.: On arrive à
l’antilope okwen, grande comme un toutou de salon, montée sur quatre crayons, toujours en mouvements (Grébert 1928: 36), et l’hybride artificiel attungutier (du mpongwè otanga + suffixe français -ier) (nm.) « (Puthylobus edulis), arbre fruitier de la famille des Bursacées ». Ex. : Le fruit de l’attangatier ressemble à une grosse olive violette. Il se fait cuire et se mange en apéritif salé (Rémy 1977: 114).
L’hybridation
représente 16,3% du corpus a, 20,8% du corpus b et 29,4 % du
corpus c.
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276
KARINE BOUCHER ET SUZANNE LAFAGE
4.1 - Les hybrides langues africaines + français Ils représentent 81% du corpus a, 40 % du corpus b et 20 % du corpus c. On peut avoir des formes dérivées ou des formes composées. Nous n’avons pas distingué langues locales et langues non locales dans la mesure où l’identification
ethnique de l’origine de la base africaine n’a pas toujours pu être déterminée.

a) Corpus a : Forme dérivée, comme missokiste [misokist] (hybride fang + suffixe
français -iste) (adj,) «relevant d’une société initiatique masculine ». Ex. : Il y a donc nécessité de [...] prendre en compte les franges paiènnes, mvéttistes, missokistes [...]. (Le Progressiste, 01.04.1997), ou forme composée, comme manger l’iboga (verbe français + substantif mpongwè ou autres langues apparentées)
(IOC. verb.) «consommer le suc de Tabernanthe iboga Baillon, qui est censé donner certains pouvoirs extrasensoriels, c’est-à-dire pratiquer le bwiti’O ».
Ex. : Mais,chéri, Mayila mange l’iboga, ce n%st pas pareil avec toi. (La Voix du
Peuple, 20.11.1996), ou comme depuis kala kala (hybride français + lingala)
(adv.) «depuis longtemps ». Ex. : Ça fait depuis kala kala (c’est-à-dire quand
feu papa Léon M’Ba était encore bourgmestre l1 de la ville de Libreville) que je
roule ma bosse dans les marigots de la région, bravant la mouche tsé-tsé’“, les
moustiques, les caïmans”” et les mambas verts“! (L’Union, 15.07.1993).
b) Corpus b: Formes dérivées uniquement,
comme bédoumière [bedumjer] (substantif d’origine encore non identifiée + suflïxe français -ière) (n.f.)
. Sont citées cependant quelques locutions,
9. Muettiste : (adj.) « relevant du mvèt » (CL 3.1.b.).
10. Défini ci-dessus, sous 3.1 8.
11. Bourgmestre: (du franpis de Belgique) (n.m.) a.

4.2 -Les hybrides anglaisfrançais
Il nous a semblé intéressant d’étudier particulièrement le cas de la greffe d’un affixe français sur de l’anglais ou de la juxtaposition d’éléments relevant des deux langues. En effet, si nous n’avons relevé aucun cas d’hybride de ce type dans le corpus a) de presse locale, les occurrences semblent plus nombreuses dans le corpus b) de littérature, et extrêmement fréquentes dans le corpus
c) d’oralité des jeunes. Cela pourrait être significatif.
a) Corpus a : Faible (19 %). On y trouve l’ubiquiste africain boy-cuisinier (anglais colonial + substantif français) (n.m.) «domestique chargé de la cuisine et des soins du ménage ». Ex. : Sénégalais boy-cuisinier cherche emploi. (L’Union,
10.12.1996).
b) Corpus b : 60%. On retrouve des dérivés comme blazer (de to bluze
«flamboyer » + suftixe français -er) (v. in&.) « frimer ». Ex. : Il ira donc la chercher la mauvaise maze’” suspendue à son bras, il viendra blazer à la troisième rue, leur matiti... QX 53) ; schooler (v. intr.) «aller à l’école ». Ex. : Pour plusieurs d’entre eux qui continuent à schooler [...] (p. 43) ; ou des composés, comme $uer les blazes (IOC. verb.) «jouer les frimeurs h. Ex. : Et bien
sûr ce sera également à lui de jouer les mauvaises blazes dans leur matiti... (p. 55).

c) Corpus c: 80%. On retrouve des dérivés comme juzzer (du v. to jazz up «embellir » + suffixe français -er) « mentir, raconter des craques », grooveur (de la locution it’s in the groove « c’est dans le vent » + suftïxe français -eur) (nm.) «noceur, fêtard » ; des composés aussi, comme yes-coiffeur (n.m.) «coiffeur disponible à tout moment (généralement un Ghanéen) », aller dans
le groove (IOC. verb.) « sortir le soir pour faire la fête ».

Mme: (de l’anglais maze « labyrinthe
» ?) (II..) « petik amie ».
KARINE
BOUCHER LT
SUZANNE
LAFAGE

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