mythe kota  

((COMMENT METSADJI-~METSADJI RENCONTRA LES BLANCS ET CE Q~'ILEN ADVINT»
[raconté par Mme MAMBOKOU Marie, dialecte ikota, Mékambo (3).]
CC Zumbé ayant déjà engendré de nombreux enfants engendra un garçon du nom de Metsadji-Metsadji (4) autrement dit le M galeux ». Zzmbé l’ayant pris en aversion à cause de son mal, le chassa du village et de sa famille. Le malheureux enfant refusait toujours de partir voulant rester avec les siens, sachant bien que tout seul en brousse il mourrait. Zamb6 en eut assez et un jour l’attrapa, l’injuria et le battit méchamment (5).

L’enfant ulceré demanda à sa mère de lui préparer une provision de manioc : « Mère, prépare-moi du manioc ; pile, pile la farine et donne-moi de quoi me nourrir pendant mon voyage car je m’en vais de ce village, chassé par mon père ! N. Alors il partit loin, très loin. 11 dormit en brousse sous les arbres, puis marcha toute la journée et ainsi de suite pen- dant plusieurs jours. Un matin, en se réveillant, il trouva une pointe d’éléphant près de lui. 11 la prit, l’amarra dans ses affaires en se disant que cela pourrait toujours servir et poursuivit sa route jusqu’à une grande rivière. Arrivé au bord de l’eau, il se trouva fatigué et se coucha sur le sable pour dormir. Soudain, il fut réveillé par un bruit venant de la rivière, un bruit cadencé de pagaies sur l’eau. Il vit alors que t’étaient des hommes blancs qui allaient sur la rivière dans une pirogue. L’ayant vu sur la berge, les hommes blancs s’arrêtèrent de pagayer, s’approchèrent du bord et lui demandèrent :
(( Enfant, que fais-tu là tout seul ? - Ma famille m’a chassé du village, tous les hommes me chassent, alors je suis parti en brousse loin de tous, pour mourir !
Les hommes blancs reprirent :
- Pourquoi es-tu parti de chez toi la colère au cœur, pourquoi les tiens t’ont-ils chassé ? Ne te laisse donc pas mourir mais reste plutôt avec nous !
Puis voyant la pointe d’éléphant dans les affaires de l’enfant :
- Qu’as-tu donc là dans tes affaires, en dessous ? Donne-le nous, nous te l’échangerons contre autre chose )).
Metsaa’ji-Metsua’ji sortit alors la défense d’éléphant et la donna aux hommes blancs. Ceux-ci en échange lui donnèrent un savon pour guérir la gale. Aussitôt il s’en frotta le corps, frotta frotta, frotta si bien que toute sa peau redevint saine en un instant. II partit ensuite avec les blancs et devint riche. Alors il engagea des manœuvres qui l’aidèrent à construire un beau vil- lage. Il prit beaucoup d’épouses et devint riche. Aussi ce nouveau village étant le plus propre, le plus riche et le plus actif du pays, toute la parenté de Metsadji-Metsadji vint résider à ses côtés, les oncles, les cousins, les frères petits et grands. Le jeune chef de village dit alors : c Allez donc chercher notre vieux pére pour qu’il vienne me visiter dans ce village )). Prévenu par la renommée grandissante de ce nouveau chef, Zanzbé accepta de venir voir Metsadji-Metsadji, sans se rappeler que c’était son propre fils, l’enfant qu’il avait chassé autrefois. Zanzbé étant arrivé au village, le fils tua des cabris et des poules en signe de bienvenue et offrit même une de ses épou- ses pour la nuit. Zazzzbk, très flatté et heureux de l’accueil de celui qu’il prenait pour un simple ami, accepta cet honneur et coucha avec la femme. Plus tard, c’est Metsadji-Metsadji qui vint en visite chez son père. Celui-ci l’accueillit très bien et tua de nombreux cabris, poules et moutons en signe de réjouissance. Alors, avant de repartir chez lui, Metsadji-Metsaa’ji demanda la convocation du conseil des sages du clan. Tous les vieillards étant réunis il raconta sa longue histoire et se découvrit à son père. Zanzbé écouta comme les autres et reconnut le fils qu’il avait autrefois chassé. Il en fut tout honteux d’autant plus que lors de sa visite au village de ce qu’il croyait être un simple ami, il avait forniqué avec l’une de ses propres belles-filles. Zanzbé dit alors :
(( Reste au pays, mon fils, moi je dois disparaître et mourir puisque je me suis couvert de honte à ton égard J).
Metsadji-Metsadjî, après que Zambé se fut retiré dans sa case et couché pour mourir, retourna dans son village avec l’approbation de tous les sages du clan 1).
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