POURQUOI L"OCCIDENT N"AIME PAS GBABO?  

(Durée : 29 minutes)

D’abord, Philippe Evanno souligne que cette affaire traduit « une opposition entre l’ONU et une nation. Plus généralement, on peut se demander si nous ne sommes pas en train d’assister à un renversement de situation concernant la gestion des dossiers africains et leur domination actuelle par les organisations internationales contrôlées par les États-Unis ». En réalité, « cette crise a eu pour mérite de manifester au grand jour le fait que les organisations africaines étaient sous contrôle américain. Aujourd’hui, c’est la place et la domination des États-Unis sur le continent africain qui sont en jeu. La divulgation des notes diplomatiques américaines par Wikileaks et leur analyse permettent de démontrer que les Américains étaient très heureux de l’effacement français, puisque cela leur laisse le champ libre sur la totalité du continent ». Selon Philippe Evanno, « le bouclage de cette domination se joue sur la présidentielle ivoirienne, puisque c’est sur cette présidentielle que l’on joue l’annulation pure et simple de la souveraineté des Etats africains ». Alors, pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il adopté la position américaine ?

Réponse de l’expert : « Je crois que c’est tout simplement la sienne. Nous avons, pour la première fois sous la Vème République, un président de la République qui est totalement acquis aux objectifs américains et cela revient à faire de la France un pays supplétif des États-Unis, notamment en Afrique. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas avoir des accords avec les Américains : c’était le cas à l’époque du général De Gaulle lorsqu’il y a eu un accord de partage de responsabilités, la France étant chargée de la lutte contre le bloc soviétique dans ses anciennes colonies. Cela a très bien fonctionné pendant plusieurs dizaines d’années, jusqu’à la chute du mur de Berlin. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation totalement différente. Nous sommes dans la situation où, après la chute du mur de Berlin, on a cru qu’il n’y avait qu’une seule grande puissance. Or, depuis la dernière réunion du G20 en Corée du Sud, on se rend compte que l’on assiste à l’émergence d’une deuxième superpuissance et à une nouvelle forme de confrontation où la Chine et ses alliés, notamment la Russie, ce qui est aussi une nouveauté, cherchent à prendre pied sur le continent africain ».

La responsabilité de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin.

Pour Philippe Evanno, « cette crise ivoirienne est directement liée à l’incapacité de Jacques Chirac à comprendre l’Afrique et à réagir correctement sur les dossiers africains. N’oublions pas que le coup d’Etat de décembre 1999 pouvait être enrayé en appliquant simplement les accords de défense avec la Côte d’Ivoire. Il suffisait de faire sortir une patrouille du 43e BIMA, basé à Port-Bouët. Les mutins, qui étaient des braves garçons dont les soldes n’avaient pas été payées et qui étaient manipulés pour faire tomber Bédié, seraient tout simplement rentrés dans leur caserne ». Or, explique Philippe Evanno, « Jacques Chirac n’a pas eu le courage d’appliquer les accords de défense et cette seule absence de décision a détruit la totalité de la présence française en Afrique. À partir de cet instant, tous les chefs d’état africains disposant d’accords de défense avec la France ont su que la parole de la France ne valait plus rien ». Après le coup d’état de 1999, les autorités françaises, avec Alassane Ouattara, ont organisé le partage du pays en deux : « C’est Dominique de Villepin qui est à l’origine de cette partition. En pleine paix, on a coupé un pays en deux pour des intérêts assez difficiles à expliquer. On a imposé à la Côte d’Ivoire une succession d’accords internationaux qui ont cherché à limiter sa souveraineté, notamment une commission électorale dite indépendante, qui est constituée quasi exclusivement d’opposants au pouvoir en place ».

Alors, Laurent Gbagbo est-il fondé à contester le résultat de cette élection présidentielle ? Philippe Evanno rappelle qu’au second tour, « Laurent Gbagbo n’avait que deux représentants sur une douzaine de commissaires centraux ! Cette commission avait trois jours pour rendre sa décision. La commission électorale s’est retrouvée dans l’incapacité de proclamer les résultats et la Constitution ivoirienne prévoyait qu’à ce moment-là, le rôle de proclamer les résultats revenait au Conseil constitutionnel. Il y a donc eu l’organisation d’une conférence de presse à l’Hôtel du Golf, le siège de campagne d’Alassane Ouattara, avec l’ex-président de la commission électorale, pour annoncer des résultats non certifiés et qui ont été évidemment inversés par le Conseil constitutionnel ».

Ainsi, « cette commission indépendante ne l’était pas réellement, puisque composée essentiellement d’adversaires à Laurent Gbagbo. Mais cela ne veut pas dire que cette commission n’ait pas fait un très gros travail. L’ONU a été incapable de respecter ses engagements et d’assurer le désarmement des forces de la rébellion au nord. L’élection a eu lieu sous le contrôle des forces armées de la rébellion. Ce sont des seigneurs de la guerre, qui détournent les taxes et les impôts à leur profit, qui ont pris le contrôle du diamant et de différents minerais et contrôlent une partie du commerce du cacao. Cette rébellion au nord est une organisation politique, économique et militaire et elle est restée en place alors que différentes résolutions de l’ONU et différents accords internationaux prévoyaient que l’élection ne pourrait pas avoir lieu tant que le désarmement ne serait pas effectif ». Dans ce contexte, il faut bien comprendre, souligne Philippe Evanno, que l’on a organisé des élections « dans un pays dont une partie du territoire était aux mains de milices armées ».

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Libre opinion sur la maladie du SIECLE  

Quand le ministre des TP décide de laisser les chinois importer la main d’œuvre congolaise , voici encore un autre risque de contaminations pour nos populations rurales....j’aurais même encore voulu qu'ils parlent des sénégalais, eux au moins ne sont pas trop bourou bourou.

Selon lui le Gabon manque de personnel d’exécution de route, qu'il nous dise dans quelles genres d’écoles les congolais sont allés chercher leurs diplômes et à quoi servent les Centre de formation.

Je m'interroge aussi sur le rôle des partis de l'opposition dans la mesure ils ne montent jamais aux créneaux pour dénoncer telle politique ,ou telle politique de tell ministre. Dans une nation démocratique le pouvoir dirige, l'opposition contrôle l'action du gouvernement.

La réalité est que si nous voulons faire du Gabon un grand chantier on aura besoin d'importer de main d’œuvre vu notre petite population. Mais il faut premièrement donner le boulot au Gabonais.

La main d’œuvre la plus qualifié au monde paskitanaise, indienne , philippins , mexicaines mais j'ai jamais entendus parle de congolais, en Afrique francophone MAY BE Sénégalais et Burkinabais.

Mais de grâce qu'on ne nous fassent pas venir des gens qui ont chez eux un grand problème avec la maladie. Il faut mettre a défaut une réglementation pour que cette main d’œuvre , une fois les travaux finis ils doivent retourner impérativement chez eux .

J'avais oublié le ministre de l’intérieur il est chez nous juste là pour organiser les élections et non pour protéger les populations.

Je voudrais pas me contenter de faire des critiques, voici quelles propositions:

Il faut encourager les dépistages de la maladie et la prise en charge très tôt de celle-ci.
Il faut démystifier la maladie, il faut qu'on connaisse au moins les personnalités qui ont cette maladie.

Il faut avoir des relations protégées, ou du moins prôner l'abstention.
Il faut être fidèle à son mari ou à sa femme et se faire dépister même si on est un couple.
Encourager traitement pour éviter la contamination par les enfants du sida.


Les gens peuvent vivre longtemps avec le Sida si le Sida a été découvert très tôt d’où le l'importance de se faire dépister très tôt.

Le gouvernement doit sévir les gens qui ont des comportements sexuels dissolus et qui exercent une autorité symbolique sur les gens, membres du clergé, hommes politiques, professeurs enseignants, hommes riches etc.....en vue de protéger les mineurs, ou personnes sans défenses.

Éradiquer le Sida doit être l'affaire de tout le monde et non du seul ressort de l’État, le parent doit bien éduquer ses enfants, le grand frère son petit frère etc......

On ne peut pas faire de émergence sans une conscience citoyenne très élevées, c'est pourquoi les pays développés dépensent beaucoup d'argents dans l'éducation et les programmes éducatifs.

Que Dieu bénisse le Gabon

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Présidentielle Cote d'Ivoire  

Présidentielle : les deux mondes de Gbagbo et Ouattara
27/11/2010 à 11h:02 Par Marwane Ben Yahmed, envoyé spécial à Abidjan
Les deux finalistes : Laurent Gbagbo (à g.) et Alassane Dramane Ouattara. Les deux finalistes : Laurent Gbagbo (à g.) et Alassane Dramane Ouattara. © D.R.

Origines familiales, itinéraire, projet politique, vision pour le pays, entourage, style de vie, religion, goûts personnels... Tout oppose Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Le 28 novembre, lors du second tour de l’élection présidentielle, les Ivoiriens vont devoir choisir.

Abidjan, mi-novembre. La frénésie électorale du premier tour n’est plus qu’un lointain souvenir et la campagne du second n’a pas encore vraiment démarré. Un entre-deux bizarre, presque irréel. Comme si les deux camps en compétition fourbissaient leurs armes et reprenaient des forces avant l’assaut final du 28 novembre. Les généraux comptent leurs divisions tandis que les alliances se nouent au cœur des salons feutrés. Les ralliements s’égrènent lentement à la une des journaux alors que les derniers comptes se règlent en catimini au sein de chacune des familles politiques en course lors du scrutin du 31 octobre.

Préparatifs avant la dernière bataille, du 20 au 26 novembre : spots, débats, interventions télévisées, etc. Cette ultime campagne officielle est savamment orchestrée par des experts chevronnés, Euro RSCG pour Laurent Gbagbo, Voodoo Communication pour Alassane Dramane Ouattara (ADO), dans une inversion des rôles originale : une agence française pour le nationaliste, une ivoirienne pour celui que ses détracteurs accusent d’être « le candidat de l’étranger »…

En attendant, tout le monde s’interroge. Qui va l’emporter ? Comment réagiront le vaincu et ses troupes ? Accepteront-ils la défaite ? Ou le scénario quasi idyllique du premier tour, plutôt serein et, surtout, marqué par un taux de participation record (83 %) se transformera-t-il en cauchemar ? La peur d’un nouvel embrasement est palpable. Tout le monde a hâte de tourner la page…

La Côte d’Ivoire est à un moment charnière de son histoire, et les Ivoiriens, dans leur écrasante majorité, en sont conscients. Les Côte d’Ivoire, serait-on tenté d’écrire, tant les résultats du 31 octobre dessinent la cartographie d’un pays coupé en deux, comme il l’a été après la tentative de coup d’État du 19 octobre 2002 : Nord contre Sud, chrétiens contre musulmans, militants de chaque bloc qui s’investissent autant par adoration de leurs hérauts respectifs que par rejet de l’adversaire – schéma simplifié, il est vrai, par la disqualification d’Henri Konan Bédié.

Les deux finalistes, Gbagbo et Ouattara, figures clés de la crise qu’a traversée le pays, sont faits pour ne pas s’entendre. Deux chefs, deux manières de faire de la politique et, au final, deux projets de société. Seul dénominateur commun : l’orgueil qui aveugle et qui empêche de voir les qualités de l’autre pour ne discerner que ce qui les sépare. Un phénomène exacerbé par la guerre, les boutefeux de chaque camp et… les femmes qui se cachent derrière chaque leader.

Regards croisés

Pour Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo est un accident de l’Histoire. Un opposant qui n’a pas l’étoffe d’un chef d’État. En tout cas pas celui d’un pays de la dimension de la Côte d’Ivoire. Sans Robert Gueï, pas de Gbagbo, en quelque sorte. En privé, ADO reconnaît cependant que son adversaire est plutôt sympathique et affable. D’ailleurs, les deux hommes se parlent toujours, au téléphone, et se permettent parfois quelques blagues, comme deux vieux copains. Le ton est toujours courtois, ils se tutoient.

Mais l’essentiel, pour le candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), c’est que le président n’est tout simplement pas fait pour la fonction. Un homme qui vivrait dans le passé, obnubilé par l’indépendance de son pays, le patriotisme. Une sorte de chef de tribu assiégée, peu ouvert sur le monde extérieur, sans parole, incompétent sur le plan économique et brouillon. Mais habile et intelligent. Un bon politicien, en somme, mais surtout pas un homme d’État. Seule indulgence : ADO estime désormais que Gbagbo n’est pas le principal responsable des violences qui ont été commises au plus fort de la guerre. Il vise plutôt les faucons de l’entourage présidentiel. Au premier rang, il place son épouse Simone.


Des partisans d'Alassane Dramane Ouattara, le 24 novembre.
© Issouf Sanogo/AFP

Gbagbo, lui, voit en Ouattara l’homme par qui la guerre est arrivée, la source du mal qui s’est emparée de la Côte d’Ivoire à la mort de Félix Houphouët-Boigny. Un homme « violent malgré les apparences », faux, prêt à mettre le pays à feu et à sang pour conquérir le fauteuil du Vieux. « Aucun pouvoir ne mérite une guerre civile », nous a dit le président. ADO analyserait tout, dans son pays, à l’aune de l’extérieur : il est le candidat de l’étranger, serine-t-on au palais. Comme Ouattara, Gbagbo accorde à son rival quelques qualités : intelligence, capacité de travail, entregent international et vision dynamique des choses, notamment à propos du traitement à prescrire pour soigner le patient ivoirien. Évidemment, il ne le crie pas sur tous les toits…

La perception réciproque des deux candidats est, comme souvent, soumise aux aléas de la vie politique. Tout le monde se souvient que Gbagbo et Ouattara ont été alliés au sein du Front républicain, contre Bédié, en 1995. Mais c’est oublier assez vite, même si les deux couples que formaient les candidats avec leur épouse étaient proches à l’époque, que ce pacte a été scellé par le secrétaire général du Rassemblement des républicains (RDR) tout juste créé, Djéni Kobina, et non par Ouattara. Kobina et Gbagbo ont fréquenté ensemble l’École des forces armées et, surtout, la prison. ADO n’a fait que suivre le choix de Kobina, décédé en 1998.

En revanche, il n’a jamais pardonné à Gbagbo son choix de concourir à la présidentielle de 2000, alors qu’il prônait son boycottage. Une candidature vécue comme une trahison. À l’inverse, Gbagbo a longtemps pensé qu’il pouvait se rapprocher de Ouattara, y compris au plus fort de la crise. Jusqu’à l’alliance avec Bédié qu’il juge contre nature, après l’accord de Pretoria d’avril 2005. Enfin, malgré le risque électoral présenté comme plus élevé par les sondages, il aurait certainement préféré affronter Bédié au second tour. Car ADO présent à ce stade, c’est déjà une victoire pour son ennemi intime.

Itinéraires d’enfants pas tous gâtés

Là encore, tout les oppose. Dès la naissance. Gbagbo est né à Gagnoa, le 31 mai 1945, au sein d’une famille catholique modeste. Son père est sergent de police et sa mère, femme au foyer. Ils vivent à Mama, en pays bété, devenu la boucle du cacao. Son père sera arrêté, en juillet 1964, pour participation à un complot, transformant le jeune Laurent, à seulement 19 ans, en chef d’une famille sans le sou.

Son parcours sera celui d’un militant convaincu pour qui rien n’aura jamais été facile : professeur d’histoire-géographie avant d’obtenir un doctorat d’histoire, syndicaliste, opposant clandestin, poil à gratter du régime de Houphouët. Il multiplie les séjours en prison, comme sa sœur Jeannette, son épouse Simone et son fils Michel, qu’il a eu lors d’un premier mariage avec une Française. Il sera vilipendé, tabassé, menacé et devra s’exiler en France pendant plus de six ans dans les années 1980. L’adversité, il connaît. Y compris une fois devenu président : une tentative de coup d’État, Chirac et Obasanjo, entre autres, qui font tout pour obtenir sa chute… Pas vraiment un long fleuve tranquille.


Le 29 octobre, au stade Félix-Houphouët-Boigny d'Abidjan.
© Issouf Sanogo/AFP

Ouattara, lui, vient d’une grande famille du Nord, même s’il est né à Dimbokro, dans le centre du pays, le 1er janvier 1942. Son père Dramane, commerçant et transporteur prospère, est un descendant de Sékou Ouattara, fondateur de l’empire Kong, au début du XVIIIe siècle, à cheval sur le Mali, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Études brillantes en Côte d’Ivoire puis au Burkina Faso, bourse pour les poursuivre aux États-Unis (il obtiendra un PhD en sciences économiques), recruté par le Fonds monétaire international (FMI) à 26 ans, dont il deviendra le directeur Afrique en 1984, gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 1988, Premier ministre de Côte d’Ivoire en 1990, directeur général adjoint du FMI en 1994… Une ascension météorique.

De ces itinéraires opposés sont, à l’évidence, nées des conceptions différentes de la politique. Au-delà du clivage évident entre le socialiste Gbagbo et le libéral Ouattara. Pour le premier, c’est l’action, le combat, la lutte permanente contre l’adversité et, souvent, les ennemis extérieurs. Il a attendu le fauteuil présidentiel si longtemps et s’est battu chèrement pour le conserver. Il ne conçoit pas, d’ailleurs, qu’un chef s’enfuie, comme Bédié le fit en 1999 : « Un chef, ça se bat, ça résiste, quitte à y laisser la vie », citant Salvador Allende en exemple.

Pétri de références révolutionnaires, jouant volontiers la carte populiste du nationalisme, Gbagbo a toujours répété que sa filiation était « celle de la résistance à la pénétration coloniale, Bernard Dadié et son père, Gabriel, qui ont lutté pour que l’homme noir soit respecté dans ce pays ». Il se considère comme l’héritier du Rassemblement démocratique africain (RDA) et « reprend sa lutte là où ce dernier l’avait laissée au début des années 1950 ».

Ouattara est à l’exact opposé : pour lui, les « Ivoiriens ont besoin de s’ouvrir ». Économiquement, Gbagbo veut libérer son pays du joug extérieur, des présumés diktats de la Banque mondiale et du FMI alors que Ouattara mise au contraire sur l’aide des institutions internationales et des partenaires étrangers pour redonner à la Côte d’Ivoire son lustre d’antan. L’un est plus chef de clan quand l’autre se veut patron d’un parti, respectueux des usages politiques.

Le RDR n’est pas le Front populaire ivoirien (FPI), la machine est plus rodée, plus disciplinée et fonctionne de manière moins empirique. Mais Gbagbo est certainement plus politicien : il maîtrise dans le détail la carte électorale, a une connaissance fine de son pays, de ses habitants. Il parle le langage des Ivoiriens « d’en bas », les pieds solidement ancrés dans son terroir. Ouattara est plus un « homme du monde », moins « villageois ». Il est aussi plus à l’aise dans la communication moderne, les médias, internet, les réseaux sociaux. Tout le monde s’accorde d’ailleurs à reconnaître que sa campagne électorale était la meilleure parmi celles de tous les candidats. Ces visions et cette manière de faire de la politique diamétralement opposées sont le fruit de leurs parcours respectifs.

L’épine française

Illustration caricaturale de leur vision antagoniste de l’Afrique et du monde, le rapport à la France est cependant plus complexe chez Laurent Gbagbo qu’on veut bien le présenter. Son ami socialiste Guy Labertit expliquait, au plus fort des événements de 2004 : « Dire qu’il est anti-Blancs, c’est faux. Il a un fils métis de son premier mariage avec une Française et est profondément francophile ! »

En fait, le chef de l’État n’est pas viscéralement anti-Français mais il est en permanence dans l’épreuve de force avec Paris. Que la France fasse preuve de plus de compréhension à son égard – en tout cas qu’elle mette en sourdine sa volonté de l’évincer, comme c’est le cas depuis que Sarkozy a succédé à Chirac – et, comme par hasard, la tension baisse. Gbagbo, c’est l’amant déçu qui en éprouve une profonde amertume. La France « officielle » l’a longtemps rejeté, y compris ses camarades socialistes, alors qu’il aurait voulu la séduire, être aimé ou du moins apprécié. Le dépit amoureux explique, peut être, beaucoup de choses…

Le nationalisme africain aussi. Les chars de l’armée française dans les rues d’Abidjan ou devant sa résidence de Cocody, en 2004, c’est une entorse de plus, et de trop, à sa conception du combat des Africains pour obtenir une véritable indépendance. À noter, toutefois, qu’une dizaine de Français sont employés à la présidence, à des postes stratégiques (finances, règlement des factures, cuisine, service des écoutes téléphoniques). Ils étaient déjà là quand il a été élu. Il les a conservés. Ouattara, lui, est un francophile assumé. Il aime Paris, la Côte d’Azur, la gastronomie, et compte de solides amitiés (Sarkozy, Bouygues, Strauss-Kahn…) et très peu d’ennemis déclarés. Et ne voit pas « de problèmes majeurs entre les deux pays, dont les liens historiques sont très étroits ».

La Bible et le Coran

Laurent Gbagbo est un ancien catholique (il fut même séminariste) converti au christianisme évangélique. Son rapport à la religion est affiché au grand jour. On organise régulièrement des séances de prières à son domicile. Nombre de religieux gravitent dans son entourage, dont les plus connus sont le pasteur Moïse Koré, qui dirige l’Église Shekinah Glory mais semble avoir perdu de son influence, et Guy-Vincent Kodja, un ancien chanteur de rap, apparemment plus en cour actuellement. Mais, d’après un de ses amis, « sa foi profonde ne l’empêche pas de faire la part des choses ». Contrairement à son épouse Simone, très fervente, quasi mystique, proche de la culture sioniste et d’Israël, où elle multiplie les séjours.

Alassane Dramane Ouattara est musulman pratiquant mais pas vraiment un « pilier de mosquée ». Il vit sa foi dans la plus totale discrétion, au sein d’une famille où trois confessions coexistent : musulmane, donc, catholique et protestante. « Alassane est étonnant, explique un de ses proches. Il n’a pas la culture de la pratique, ne jeûne pas, ne se rue pas à La Mecque pour le pèlerinage. En revanche, il attache beaucoup d’importance aux valeurs de l’islam. » Si cette vie spirituelle différente ne semble pas être de nature à exacerber la confrontation entre les deux hommes, pour leurs militants, c’est une autre affaire…

Simone, Nady et Dominique

Beaucoup de proches des deux candidats pensent que leurs épouses respectives entretiennent leur rivalité, en tout cas influent considérablement sur la perception qu’ils ont l’un de l’autre. Chez Gbagbo, le rapport aux femmes est plus complexe. En véritable chef africain, il apprécie la gent féminine, c’est le moins que l’on puisse dire. Aussi doit-il gérer un gynécée souvent au bord de la crise de nerfs, au sein duquel on retrouve deux femmes de caractère, qui ne s’apprécient guère, malheureuses de devoir partager un homme pour lequel elles ne ménagent aucun effort : Simone, la plus politique, épousée en 1989, et Nadiana Bamba, alias Nady, révélée au grand public par un mariage coutumier, en 2001.

La première, 61 ans, est sa camarade de lutte, l’égérie et la numéro deux du FPI. C’est elle qui a tenu la baraque lors de l’exil de Laurent en France et elle est considérée comme la dure du régime. Elle n’est pas bétée, mais abourée, un groupe akan du Sud. Des deux femmes, elle est celle qui a payé le plus lourd tribut pour son engagement. Arrêtée, maltraitée et tabassée en 1992, elle restera discrète sur les sévices subis en prison mais en sortira traumatisée. Elle s’est enfermée dans le parti comme dans une gangue protectrice et se positionne en héritière de son mari, presque son égal. Intellectuellement, les deux s’entendent à merveille, et l’influence de la première dame sur le président est grande. Gbagbo l’admire et en a besoin.


Les deux couples réunis, en décembre 2001, avec le général Robert Gueï (à dr.)
et son épouse (entre ADO et Simone Gbagbo).
© Issouf Sanogo

La seconde « première dame » n’a que 39 ans. Jolie, cette ancienne correspondante d’Africa no 1 est originaire du Nord. Elle a séduit le chef de l’État mais ce n’est pas une amoureuse de quartier, une simple amante. Il l’a épousée, elle lui a donné un enfant. Contrairement à Mazarine Pingeot, la fille cachée de l’ancien président français François Mitterrand, il est reconnu et porte le nom de son père. Elle a également de l’influence, mais pas sur tous les sujets. Les relations entre Simone et Nady n’ont jamais été bonnes. Elles se sont nettement envenimées lors de la campagne du premier tour. Nady devait conquérir le Nord, fief de Ouattara, mais elle n’y est pas parvenue. Cette animosité entre les deux femmes, qui rêvent chacune d’évincer l’autre, oblige le président à une organisation sans faille. Simone règne sur la résidence de Cocody, Nady au palais du Plateau, voire à Yamoussoukro.

Alassane Ouattara n’a pas ce genre de problème. Il a épousé Dominique (57 ans), une Française installée en Côte d’Ivoire, en 1991. Veuve à 30 ans, mère de deux enfants, elle a fait fortune dans l’immobilier. Sa rencontre avec Houphouët, qui lui a confié à l’époque la gestion de son patrimoine immobilier, est déterminante pour ses affaires mais aussi pour sa vie privée, puisque c’est par son entremise qu’elle rencontre son futur époux.

Côté finances, Dominique ne dépend pas de son mari. Son agence AICI gère des biens à Paris, Cannes, Libreville, Ouaga ; elle détient les franchises d’une dizaine de salons de coiffure Dessange aux États-Unis ; etc. Elle est au service de l’ambition d’ADO. C’est un couple soudé, mais pour Gbagbo et ses troupes, elle incarne la « femme fatale », celle qui pousse Ouattara à conquérir le pouvoir. Inutile de préciser que le camp Gbagbo ne se gène pas pour brandir la « preuve Dominique » afin de démontrer que l’adversaire serait le candidat de l’étranger, de la France en particulier. Une épouse blanche, pour nombre d’Ivoiriens, ce n’est pas précisément un atout…

Simone et Dominique se sont fréquentées lors de l’alliance du Front républicain, au milieu des années 1990. Elles étaient amies, les Gbagbo séjournaient dans la résidence des Ouattara à Mougins, sur la Côte d’Azur. Aujourd’hui, les ponts sont coupés. À jamais, en ce qui concerne les femmes. En revanche, en politique, rien n’est jamais définitif.

Le fantôme de Houphouët

Ah, le Vieux et cette satanée succession ! Tout revient au père de l’indépendance. Gbagbo était son pire ennemi, Ouattara sa créature, son unique Premier ministre. Le chef de l’État entretient un rapport compliqué à Houphouët, savant mélange de fascination et de répulsion. Ainsi n’est-il jamais parvenu, au contraire de Simone, à pénétrer dans la chambre que Houphouët occupait dans la résidence de Cocody, expliquant « n’être pas encore prêt ».

Si ADO revendique l’héritage de l’ancien chef de l’État et le pare de toutes les vertus, Gbagbo, antienne anticolonialiste si souvent utilisée, ne voit en lui que l’homme des Français, auxquels il a rendu les clés de la maison Côte d’Ivoire. Il incarne le règne du parti unique contre lequel il s’est battu, mais aussi celui d’un roi qui s’est largement servi dans les caisses du pays pour asseoir son pouvoir. Tout était dû à Houphouët. Gbagbo, lui, n’avait que le combat et l’acharnement pour s’en sortir. Il lui reconnaît toutefois d’avoir développé son pays et ses infrastructures tout en maintenant la paix.

Paradoxalement, Gbagbo restera celui qui aura poursuivi l’œuvre du Vieux et relancé les chantiers pour le transfert de la capitale à Yamoussoukro, allant même jusqu’à lui ériger un mémorial à Abidjan… Enfin, le président se plaît à rappeler que les héritiers de Houphouët, Bédié et Ouattara, se sont battus presque à mort et que, sans lui, ils ne se seraient jamais retrouvés ni pardonné…

Des goûts et des couleurs

En matières de goût personnel, de nourriture, voire d’entourage, on reste aux antipodes. Gbagbo adore les westerns et le jazz, le kédjénou de poulet accompagné de riz (plat typiquement ivoirien), mange parfois avec les doigts, apprécie le gnamankoudji (jus de gingembre), les matchs de football ou de tennis féminin (les femmes, toujours…) à la télé, n’est jamais ponctuel, préfère la nuit aux matinées… Ouattara se détend devant les enquêtes de Colombo, lit The Economist et des essais politiques (d’Obama, de Juppé…), regarde des matchs de la NBA, apprécie la grande gastronomie française, les dîners mondains. Et il est toujours à l’heure.

Seul point commun entre les deux hommes : le ping-pong… Leurs entourages épousent ces différences. Gbagbo aime avoir sa tribu autour de lui, généralement issue de milieux populaires, mais très hétéroclite. Difficile d’ailleurs d’y décerner les vrais confidents des factotums tant l’ensemble peut parfois ressembler à un véritable capharnaüm… Les visages changent souvent, certains anciens compagnons de route du parti ont été éloignés de même que des proches peinent aujourd’hui à garder le contact. Enfin, Gbagbo tutoie facilement.

Autour d’ADO, on rencontre plutôt des golden boys, toujours tirés à quatre épingles. Tout est « carré », organisé, chacun entre dans une case et remplit un rôle bien précis. L’ensemble est plus policé. Les disgrâces n’existent pas ou presque, à moins d’avoir trahi le leader du RDR pour répondre aux sirènes du pouvoir.

Gbagbo et Ouattara, le feu et l’eau, la carpe et le lapin, vont s’affronter au fond des urnes le 28 novembre. L’homme du Sud contre celui du Nord, le chrétien contre le musulman, le socialiste contre le libéral, l’animal politique aux racines profondément africaines contre le chantre d’une Afrique inscrite dans la mondialisation, le villageois contre l’homme du monde, le résistant contre le conquérant…

Avec le PDCI et les Baoulés pour arbitres. Deux hommes, deux styles, deux visions pour une Côte d’Ivoire en apparence schizophrène. C’est à un choix quasi cornélien que se préparent des Ivoiriens avides de tourner la page d’une décennie de crise. Pour le meilleur ou pour le pire ? Seuls Gbagbo et Ouattara détiennent la réponse à cette question.

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POESIE  

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Voici le poème le plus célèbre de Senghor.  

Pourquoi ce succès ? D'abord, parce qu'y est exaltée la beauté spécifique de la femme noire dans son naturel et son dé­pouillement : la femme comme statue, la beauté nègre comme pendant à la beauté grecque, à la beauté blanche, du type Vénus de Milo. Tous les intellectuels noirs ont été sensibles à cette entreprise qui entrait dans le processus de revalorisation des valeurs nègres tant en Amérique qu'en Afrique. Ce poème est devenu ainsi l'un des textes obligés des récitals consacrés à la Négritude entre les années 1955 et 1970.

Mais la fortune de «Femme noire» a d'autres causes. Dont la sensualité qui émane de la deuxième strophe, notam­ment : c'est celle que retenaient le plus souvent les étudiants, et ils la répétaient avec délices, de préférence devant un pu­blic féminin.

Mais reconnaissons que le poème est splendide. On a attribué cette splendeur au rythme que Simon Bakoum s'attache à rapprocher du rythme des chants sérères. On peut se risquer à l'analyser comme il le fait : 2 + 2, 9 + 7, 6 + 10, etc., en remarquant la prédominance des vers pairs.

Cependant, peut-être plus que le ryth­me, qui diffère peu de la cadence senghorienne présente dans les autres poèmes, il convient de remarquer la force des métaphores qui s'alignent comme un chapelet ininterrompu jusqu'à l'envoi final, car le poème est un peu construit comme une ballade.

Passons au détail. Le premier vers, dans sa simplicité, est une trouvaille. L'au­teur s'en rend compte et le reprendra com­me un refrain à l'ouverture de chaque strophe.

Associer nue et noire, c'était pourtant banal, voue trivial. Cela rejoint les schémas inconscients et mythiques du Blanc pour qui noir et nu vont de pair avec Afrique etsauvage. Encore aujourd'hui, dans les églises d'Europe, pour exciter la solidarité envers les enfants des pays sous-dévelop­pés, on affiche de grandes photos de petits Vietnamiens, Indiens, Sud-Américains, Arabes, Noirs. Mais seul le petit Noir est représenté nu...

Alors, au fond, l'audace de Senghor, c'est de se saisir de ce mythe négatif et d'en invertir le signe, de le faire positif. La nudité noire cesse, sous sa plume, d'être un signe de barbarie, mais devient signe d'élégance, d'harmonie, de beauté si com­plète qu'elle se passe d'habits :

Vêtue de ta couleur [...], de ta forme. Voilà, en deux mots, l'habit devenu inutile, remplacé par la couleur, qui enveloppe la femme comme le collant enveloppe la danseuse, et par une forme parfaite. Or la perfection n'est jamais impudique, les Grecs le savaient, l'Africain le rappelle. Ce qu'il dit ici de la femme, Senghor sait l'exprimer aussi à propos de l'homme : <

C'est Chaka seul, dans la splendeur noire élancée du nu.

Pour affermir encore cette conviction, la première femme dont parle le poète est sa mère : J'ai grandi à ton ombre. Illusion, du reste, car les femmes du sieur Diogoye Senghor étaient bel et bien habillées. En revanche, il est vrai que les parentes et servantes devaient souvent n'avoir qu'un pagne autour des reins, l'habit étant pour les jours de fêtes, et cela ne choquait personne. Senghor a confié ailleurs que les seins nus n'étaient pas pour lui un élément érotique mais esthétique, et qu'il était infi­niment plus sensible aux jambes, qu'il n'était pas d'usage de découvrir dans la concession familiale.

De toute façon, intégrée dans le contexte domestique, la nudité se trouve débar­rassée de toute agressivité. Le geste d'affection : la douceur de tes mains bandait mes yeux est seulement de protection pure.

Maintenant qu'en trois vers le poète a en somme socialisé la nudité féminine et lui a enlevé sa charge de péché séculaire, il la sanctifie en se plaçant dans le rôle bi­blique de Moïse (Deutéronome, 34) ou de ses envoyés (Nombres, 13) découvrant la Terre promise du haut de la montagne ari­de, au sortir du désert (haut col calciné).

Et c'est donc très naturellement à partir de cette Terre promise où coulaient le lait et le miel et d'où les éclaireurs rapportè­rent des grappes de raisin, des grenades et des figues (Nombres, 13) que le poète, porté par un fond biblique, non dit mais sous-jacent, peut dérouler dans la strophe suivante les métaphores du fruit mûr et du vin noir.

Puis il se livre à des émotions plus sen­suelles : bouche, frémissement sous les caresses, tension et grondement. Mais, par sa référence première à la Terre promi­se, cette sensualité est sur un plan quasi sacré, elle acquiert un statut inattaquable. Plus rien à voir avec l'« animalité nègre » sans frein ni loi des préjugés coloniaux.

D'ailleurs, elle demeure constamment contrôlée : la bouche du poète est lyrique, ses caresses sont ferventes ; on dit cela aussi des prières. Et la strophe se termine par la voix grave qui est chant spirituel et communication humaine, par opposition à l'accouplement animal qui se fait en silence.

Ta voix grave de contralto: Senghor est sensible à ce registre de la voix féminine. (références fréquentes dans d'autres poèmes : mêlant sa voix grave; Mais en­tendre sa voix lente et profonde, bourdon de bronze ; ta voix rauque et ce rire de la gorge.)

Le chant spirituel de (Aimée amorce la troisième strophe : le poète y reste dans le registre biblique, mais change de chapitre. II quitte Moïse devant la Terre promise pour rejoindre l'auteur du Cantique des Cantiques et ses chants dédiés à celle qui a dit d'elle-même : « Je suis noire, mais je suis belle » (Cantique, 1, 5).

Coule alors une nouvelle série de méta­phores, plus légères, pour les sensations d'après l'amour. Huile, avec ses connota­tions de douceur et d'apaisement (calme). Aux flancs de l'athlète, car la femme fut toujours le repos du guerrier ; l'athlète, c'est le vainqueur et c'est le prince. Chez Senghor, les notions de force virile, exploit gymnique, noblesse du sang sont souvent mêlées. C'est son petit côté « machiste », très atténué il est vrai par sa conception de l'amour courtois.

Gazelle, perles, étoiles, reflet de l'or rouge : cette série n'est pas très originale. Ce sont des images du Cantique des Cantiques, mais aussi de la poésie arabe (passées du reste dans les chants peuls).

À l'ombre de ta chevelure s'éclaire mon angoisse est peut-être le seul vers tout à fait sincère où le poète parle pour lui­ même et dit cette fonction particulière de la femme d'être une issue à ses impasses. L'ombre de la chevelure et le soleil des yeux sont fréquents chez Senghor. Prochains peut avoir deux sens : proches l'un de l'autre ou proches de ses yeux à lui.

L'envoi qui termine le poème inclut et scelle dans le texte une réflexion philosophique assez banale mais universelle, qui pourrait servir d'inscription sur le socle de la gracieuse statue d'ébène que le poète a sculptée avec ses mots. Lilyan KESTELOOT

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D'albert à Odimba  

* Albert Bongo.

Neuvième enfant d'une modeste famille de cultivateurs originaires de la région de Franceville (dans l'est du Gabon), Albert Bongo naquit en 1935. Orphelin à 12 ans, il est placé sous le tutelle d'un oncle qu'il suit au gré de ses mutations. Employé comme auxiliaire à la poste centrale de Brazaville, il réussit le concours d'entrée de l'administration des PTT.


* Albert Bernard Bongo.
Entre temps, Albert Bongo, jusque-là animiste, se convertit au catholicisme et adopte pour l'occasion un second prénom: Bernard. Appelé sous les drapeaux en 1958, il fait son service dans l'armée de l'air française et en sort lieutenant en 1960, alors que le Gabon accède à l'indépendance. Le premier chef d'Etat du pays est Léon Mba. Il obtient le soutien du général de Gaulle et de Foccart (le monsieur Afrique du général). Il faut dire que Mba a tout pour rassurer. Depuis plusieurs années, il militait en effet pour que le Gabon soit transformé en un département français et pour qu'un drapeau tricolore figue dans un angle du drapeau gabonais! Entre temps, Albert-Bernard Bongo intègre le ministère des affaires étrangères, où il se fait repérer par le président gabonais.



Albert Bongo et Léon Mba.

En 1962, à 27 ans, Bongo devient son directeur de cabinet. Or, très vite, le président se transforme en autocrate et l'armée le renverse le 17 février 1964 à la faveur d'un coup d'état. Les troupes françaises interviennent aussitôt afin de rétablir le fidèle Mba dans ses fonctions. Mais malade (il a un cancer), Mba tente de se trouver un dauphin potentiel. Bongo semble l'homme de la situation. Après un entretien test avec de Gaulle, il est adoubé comme successeur désigné. En 1966, il devient vice-président et successeur constitutionnel. Ainsi, il devient automatiquement le deuxième président de la République gabonaise à la mort de Mba en 1967.

Bongo et le général de Gaulle, en janvier 1968.

Bongo s'installe donc dans le palais présidentiel, boulevard du bord de mer, à Libreville. Dès le mois de mars 1968, il lance de PDG (Parti démocratique gabonais) et met alors fin au multipartisme, sous le prétexte qu'il risquerait de voir le pays de verser dans le tribalisme (chaque ethnie risquant de voter pour ses membres). Ce virage autoritaire soulève bien peu de contestation, en tout cas surtout pas de la France. Bongo s'affirme en effet comme un soutien indéfectible de l'ancienne métropole dans la zone.

Lors de la guerre du Biafra (à partir de 1967), il met ainsi à disposition l'aéroport de Libreville (De Gaulle et Houphoüet Boigny soutiennent la sécession de cette riche province nigériane). C'est donc par l'aéroport gabonais que transitent les armes à destination des rebelles biafrais (sous couvert de vol humanitaire de la Croix rouge). Les relations franco-gabonaise sont alors très "cordiales", au nom des intérêts bien compris de chacun et une réelle connivence se créée entre les services secrets français et le président gabonais. Bongo doit sa place à la France, celle-ci à besoin de l'appui gabonais pour poursuivre ses interventions plus ou moins discrète en Afrique équatoriale.

Une formule de Bongo résume plutôt bien les rapports franco-gabonais. Pour lui, "l'Afrique sans la France, c'est la voiture sans le chauffeur. La France sans l'Afrique, c'est une voiture sans carburant." De fait, les riches ressources en pétrole du pays assurent un décollage économique au pays. Libreville se hérisse alors de haut-buildings ultramodernes. Bongo sait ainsi s'appuyer sur la richesse du pays dont le sous-sol regorge de manganèse, d'uranium et surtout de pétrole. Il se fait alors bâtisseur et construit le chemin de fer Transgabonais, un port en eau profonde, des centrales électriques, des routes, dote le pays d'une compagnie aérienne (air Gabon). Tout semble alors réussir au petit pays et d'aucuns parlent alors de "miracle gabonais". Pourtant, à y regarder de plus près, on constate que son développement est entièrement tributaire du pétrole, tandis que les inégalités sociales deviennent particulièrement criantes.

Le jeune président Bongo (1973).

* El Hadj Omar Bongo.
En 1973, Bongo se convertit à l'islam. Là encore, l'opportunisme semble dicter son choix plus qu'une préoccupation spirituelle. La conversion intervient en effet après une visite au colonel Kadhafi. Bongo, qu'il faut désormais appeler Omar, est sans doute motivé par un rapprochement avec les pays du Golfe, riches en pétrole. De fait, le Gabon intègre le Gabon en 1975.




Bongo contrôle son pays fermement et impose ses vues dans un "petit livre vert" qui devient vite le bréviaire de tout Gabonais qui se respecte. Le président y multiplie les maximes lénifiantes. Rien ne semble pouvoir menacer Bongo qui triomphe lors des différentes échéances électorales (il recueille plus de 99% des voix en 1973, 1979 et 1986, faute d'adversaire). Les opposants politiques sont, quant à eux, réduits au silence ou exécutés (tel Germain Mba assassiné en plein Libreville par deux mercenaires français).
Omar Bongo le president quil nous faut - Gerard La Viny

Pourtant, au début des années 1980, les signes inquiétants s'accumulent pour le Gabon de Bongo. D'abord, la crise économique frappe le pays de plein fouet et ses relations avec le président François Mitterrand sont d'abord très tendues. Il doit alors s'appuyer sur ses réseaux pour trouver un équilibre dans ses relations avec le président français. En 1983, il obtient en tout cas le scalp du ministre de la Coopération, Jean-Pierre Cot qui entendait mettre un terme aux pratiques les plus troubles de la République française en Afrique subsaharienne.
Sur la scène internationale, les critiques commencent à fuser. Le FMI et la Banque mondiale critiquent la gestion des deniers publics.

Dans le contexte de la fin de la guerre froide et avec la chute du mur, les aspirations démocratiques des gabonais se font jour face à un pouvoir usé et corrompu. En janvier 1990, Libreville connaît des manifestations étudiantes impressionnantes, qui s'accompagnent bientôt de grèves et de pillages. Port-Gentil, qui concentre les installations pétrolières du pays, s'enflamme elle aussi. Bongo doit transiger et s'engage à rétablir le multipartisme en mars. La situation s'apaise jusqu'à la mort étrange d'un des meneurs de l'opposition. Port -Gentil est à nouveau en état d'insurrection et il faut l'envoi des paras par la France pour restaurer le calme et restaurer l'exploitation pétrolière (la France est alors dans son rôle traditionnel de maintien au pouvoir des autocrates fidèles).


* Omar Bongo Ondimba (le nom de son père rajouté par décret en novembre 2003).

Après ce premier avertissement, Bongo parvient pourtant à se maintenir au pouvoir. Il remporte 51 % des suffrages lors des premières élections présidentielles pluralistes. La fraude électorale ne fait guère de doute. En 1998 et 2005, Bongo conforte encore ses victoires. L'opposition est rendue atone par la corruption ou grâce aux postes savamment distribués par le président. Par ailleurs, il érige le népotisme en système et place toute sa famille aux postes clefs. Le régime n'a donc que les traits d'une démocratie. La société gabonaise est plus que jamais inégalitaire, la dette extérieure a explosé, tandis que les affaires médiatico-judiciaires entachent durablement l'image de Bongo: affaire Smalto, affaire Elf, affaire des "biens mal acquis" (nous en reparlons trè vite sur le blog).Omar Bongo le president quil nous faut - Gerard La Viny

Pourtant, au début des années 1980, les signes inquiétants s'accumulent pour le Gabon de Bongo. D'abord, la crise économique frappe le pays de plein fouet et ses relations avec le président François Mitterrand sont d'abord très tendues. Il doit alors s'appuyer sur ses réseaux pour trouver un équilibre dans ses relations avec le président français. En 1983, il obtient en tout cas le scalp du ministre de la Coopération, Jean-Pierre Cot qui entendait mettre un terme aux pratiques les plus troubles de la République française en Afrique subsaharienne.
Sur la scène internationale, les critiques commencent à fuser. Le FMI et la Banque mondiale critiquent la gestion des deniers publics.

Dans le contexte de la fin de la guerre froide et avec la chute du mur, les aspirations démocratiques des gabonais se font jour face à un pouvoir usé et corrompu. En janvier 1990, Libreville connaît des manifestations étudiantes impressionnantes, qui s'accompagnent bientôt de grèves et de pillages. Port-Gentil, qui concentre les installations pétrolières du pays, s'enflamme elle aussi. Bongo doit transiger et s'engage à rétablir le multipartisme en mars. La situation s'apaise jusqu'à la mort étrange d'un des meneurs de l'opposition. Port -Gentil est à nouveau en état d'insurrection et il faut l'envoi des paras par la France pour restaurer le calme et restaurer l'exploitation pétrolière (la France est alors dans son rôle traditionnel de maintien au pouvoir des autocrates fidèles).



* Omar Bongo Ondimba (le nom de son père rajouté par décret en novembre 2003).

Après ce premier avertissement, Bongo parvient pourtant à se maintenir au pouvoir. Il remporte 51 % des suffrages lors des premières élections présidentielles pluralistes. La fraude électorale ne fait guère de doute. En 1998 et 2005, Bongo conforte encore ses victoires. L'opposition est rendue atone par la corruption ou grâce aux postes savamment distribués par le président. Par ailleurs, il érige le népotisme en système et place toute sa famille aux postes clefs. Le régime n'a donc que les traits d'une démocratie. La société gabonaise est plus que jamais inégalitaire, la dette extérieure a explosé, tandis que les affaires médiatico-judiciaires entachent durablement l'image de Bongo: affaire Smalto, affaire Elf, affaire des "biens mal acquis" (nous en reparlons trè vite sur le blog).
source : l'histgeobox

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Les limites de l'emmergence  

Ali doit signer un acte de guerre contre le SIDA comme en janvier 1971, par Senators Kennedy et Javits quand il a s'agit du cancer.

L'accent doit être mis plus sur la sensibilisation et prévention de cette maladie.

Au lieu d’équiper l’armée , le gouvernement devrait redéfinir ses priorités en matières de bien être envers les populations.

Tous les hôpitaux doivent être équiper d'appareils de détections du sida et du matériel de stérilisation afin de régler le problème du sida par transfusion sanguine.

Renforcer ou appliquer le dispositif juridique envers les hommes et femmes qui vont avec les mineurs.

Éduquer 1 500 000 habitants , ce n'est pas de la mer à boire , si nous ne faisons rien , nous allons perdre une partie de nos frères et sœurs.

On ne peut pas faire de émergence avec une population malade.

Il suffit de faire des petites choses efficientes et contrôler la gestion des ressources.

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