Gabon au festival du cinéme d'Amiens
Le cinéma gabonais à l’honneur dans la seconde patrie de Charles N’tchoréré.
Débuté ce vendredi 11 novembre, le 31e Festival de cinéma d’Amiens (France) met le Gabon à l’honneur, à travers une rétrospective du cinéma national et deux hommages, respectivement à Philippe Mory, pionnier du cinéma national, et au capitaine Charles N’Tchoréré, mort durant la 2e guerre mondiale en défendant la ville d’Airaines. 15 films gabonais, dont des archives exhumées, et quelques conférences permettront ainsi à la petite délégation gabonaise de susciter les pleins feux sur le pays.
Le Festival international du film d'Amiens (France) qui en est à sa 33e édition et se tient du 11 au 19 novembre 2011, attribue cette année une place d’honneur au cinéma gabonais. Emmenée par Imunga Ivanga, directeur de l’Institut Gabonais de l’Image et du Son (IGIS), la délégation gabonaise compte dans ses bagages 15 films qui seront en effet présentés au cours de ce festival, ouvert chaque année à qu’on y nomme les cinémas du monde.
On note dans la rubrique "Rencontres" du calendrier de ce festival, une mise en avant, le dimanche 13 novembre, de la délégation gabonaise qui entretiendra le public sur "Le cinéma au Gabon, aujourd’hui ". Cette conférence sera suivie de la projection du film "Obali" de Pierre-Marie Dong et Charles Mensah, tous deux aujourd’hui décédés.
Il ne s’agit pourtant pas de la première participation du Gabon à ce festival. En 1987, les films d’Henri-Joseph Koumba Bididi, "Le Singe fou", et de Pol Mouketa, "Raphia", y avaient projetés. Au fil des éditions suivantes, le pays y a régulièrement présenté ses productions et coproductions comportant aussi bien des longs et court-métrages, fictions ou documentaires, que des séries télé.
Un festival pour le Gabon, dans le festival
La grande nouveauté cette année est la quantité de films présentés dans la rétrospective consacrée au Gabon, à l’occasion de laquelle le public pourra apprécier les touts premiers films gabonais tournés au lendemain des indépendances. On croyait certaines de ces œuvres perdues à jamais mais grâce à l’acharnement de l’IGIS et au concours de la Cinémathèque Afrique de l’Institut français, les plus importants de ces films ont été retrouvés.
Les festivaliers auront donc le bonheur de découvrir le cinéma gabonais des pionniers (Philippe Mory, Pierre-Marie Dong, Simon Augé, Charles Mensah, etc.), les films de la deuxième génération (Henri-Joseph Koumba Bididi, Paul Mouketa...) et les productions plus récentes (Imunga Ivanga, Roland Duboze, Alice Atérianus-Owanga, etc.)
Au titre des documentaires gabonais présents à ce festival, on compte : "Au commencement était le verbe (le Mvett)" ; "Au rythme de ma vie – Ismaël Sankara" ; "Les nouvelles écritures de soi" ; "Les tirailleurs d’ailleurs" ; "Pierre de Mbigou". Les fictions gabonaises présentées sont : "Au bout du fleuve" ; "Ayouma" ; "Demain, un jour nouveau" ; "Dôlè" ; "Équateur" ; "Identité" ; "Il était une fois Libreville" ; "La Cage" ; "Le silence de la forêt" ; "Les couilles de l’éléphant" ; "Les tam-tams se sont tus" ; "L’ombre de Liberty" ; "Obali" ; "Sur le sentier du requiem". Un véritable sous festival, dans le festival.
Un autre motif de fierté est à noter : parmi les cinéastes auxquels cette 33e édition du festival international du film d'Amiens rend hommage figure le père du cinéma gabonais, Philippe Mory. L’homme a réalisé, contribué ou tourné dans 18 films. Deux de ces films ("On n’enterre pas le dimanche" et "La Cage") seront projetés ce samedi 12 novembre, après "Identité" de Pierre-Marie Dong.
La Picardie du capitaine N'Tchoréré
Ce festival se déroule en Picardie qui compte, à environ 30 km d'Amiens, la petite ville d’Airaines où le capitaine Charles N'Tchoréré fut exécuté en juin 1940. Gabonais, reconnu comme dernier défenseur d'Airaines, N'Tchoréré est commémoré dans cette ville par un monument et une avenue à son nom. Le Festival international du film d'Amiens est donc également l’occasion de rendre un hommage à ce grand Gabonais.
On note à cet effet sur le site du festival que «la délégation gabonaise et du Festival du Film se recueillera sur la stèle dressée a Airaines en l’honneur de Charles N’tchoréré (Samedi 12 Novembre à 11h) puis rendra hommage aux soldats africains (qualifiés de manière indue de “tirailleurs sénégalais”) de la 5e Compagnie du 1er bataillon d’infanterie coloniale mixte sénégalaise (53e RICMS) en se rendant devant la stèle qui leur est consacrée. La mairie d’Airaines les accueillera symboliquement ensuite.»
Une conférence-débat est programmée, le lundi 14 novembre, sur le thème «Charles N’tchoréré : les dits et les non-dits relatifs au personnage». Elle sera animée par Magloire Ambourhouet-Bigmann, écrivain et universitaire gabonais. Cette conférence laissera place à la projection du film d’Imunga Ivanga, "Les tirailleurs d’ailleurs" dans lequel «trois combattants du 15è régiment des tirailleurs sénégalais disent comment ils sont passés de l’insouciance à la réalité de la guerre puis à la désillusion face aux promesses non tenues.» On apprend à l'occasion, qu'un documentaire sur le capitaine N’tchoréré va incessamment être tourné par la société picarde BNDB Production.
Le site Internet du Festival international du film d'Amiens (www.filmfestamiens.org) est en lui-même une véritable source documentaire sur le cinéma gabonais. On y trouve une histoire du cinéma gabonais, écrite par Imunga Ivanga, la filmographie du pays, des témoignages et de nombreux synopsis de films gabonais. A visiter absolument par tous ceux qui s’intéressent au cinéma gabonais… en attendant le site Internet de l’IGIS.