Gabon/Média : Entretien exclusif avec Pheel ex-animateur et producteur d’Africa N°1 «Pour ma part, Africa N°1, restera une expérience extraordinaire ! »
Pour lui, pas de répit ! Pambou Phil de son vrai nom, Sugar Brown, est de ces rares animateurs radio gabonais, ayant fait du chemin après leur entrée dans le monde radiophonique local ! Après un départ surprise de la radio panafricaine dans le milieu des années 2000 alors qu’il s’était installé sur le pic du plus haut sommet du continent africain, le
«Kilimandjaro » (hit-parade Afro caraïbéen présenté pendant plus d’une décennie par Alain Sant Pierre), le présentateur radio et télé (courte carrière sur la chaine privée TV+) a dû quitter le pays pour des raisons de santé dira t’il, dans une précédente interview accordée en début d’année 2008 à votre site. S’en suivra un long silence avant de retrouver l’homme de média dans toutes les grandes organisations culturelles africaines à Paris. Aujourd’hui animateur pour le compte de «Tropiques FM 92.6» de Claudy Siar et co-responsable d’une jeune web radio qui commence à faire de l’effet sur le Net, Pheel se confie à la rédaction de Gaboneco.com
© D.R
- Pheel, pour commencer, Gaboneco.com vous adresse ses voeux les meilleurs pour cette année 2009 ! Et puisque nous avons la chance de vous avoir avec nous, qu'est-ce qui pourrait justement faire que cette nouvelle soit la meilleure pour vous ?
- D'abord tous mes voeux à toute l'équipe dynamique de Gaboneco et bravo pour ce travail exceptionnel que la diaspora gabonaise apprécie chaque jour. Pour que cette année 2009 soit meilleure pour moi, tout simplement l'essor à une plus grande échelle de projets et la continuité de ce qui se fait déjà et une avancée spirituelle !
- Depuis l'entretien que vous nous avez accordé l'an dernier, il s'en est passés des évènements dans votre vie professionnelle : de grandes collaborations avec des artistes gabonais et autres africains et notamment la mise en onde d'une web radio...
- En tant qu'adepte dans l'âme du panafricanisme ; ce mouvement qui cherche à unifier culturellement et politiquement les peuples africains, je n'ai jamais cessé d'apporter ma modeste contribution aux talents africains et gabonais en particulier du côté de l'hexagone, et pour ce qui est de la radio, il s'agit d'une web radio qui se caractérise avant tout par l'utilisation du réseau internet comme système fondamental de diffusion.
- Comme cela s'est fait pour Claudy Siar avec sa station «Tropiques FM 92.6» pour laquelle vous travailleriez et ça, vous allez nous le confirmer, votre web radio à coloration Afro caraïbéènne n'a t'elle pas prit du temps pour trouver sa place dans les habitudes des internautes de la diaspora ?
- Pour information, je travaille principalement sur «Tropiques FM 92.6», radio généraliste à dominante musicale qui s'adresse à tous les originaires d'Outre Mer en Ile de France dont «misié » Claudy est le boss (rire). J'apporte un peu de sauce africaine dans l'univers caribéen. J'ai d'ailleurs eu l'immense honneur de présenter la nuit américaine sur «Tropiques» : l'élèction du 44ème président des Etats-Unis Barack Obama. Par ailleurs «Farafina radio» est un projet indépendant et commun entre l'ivoirien Donald Tia et moi. Pour l'heure, la diffusion à flux sur internet que nous utilisons, s'appelle «Le Streaming». D'ailleurs, d'autres stations radio en onde FM comme Skyrok, Africa N°1 Paris, Europe 1, RMC ou encore NRJ, font la même chose ; la web radio c'est l'avenir car le champ est beaucoup plus large. Nous recevons également des propositions de programmes aux Etats-Unis et partout ailleurs. Bien sûr que ce n'est pas facile de mettre en place un média surtout sur le plan administratif. Nous avançons.
- Comment cette nouvelle station a t'elle été accueillie par le public ?
- Nous nous positionnons comme la première web radio panafricaine avec une ouverture sur les cultures d'ailleurs l'ascension se poursuit ; le nombre d'internautes s'accroit un peu partout sur le continent et en Europe. Pour l'instant, nous sommes plutôt satisfaits par l'accueil. Les artistes, les producteurs et opérateurs culturels de la place de Paris, disposent d'espaces publicitaires pour la promotion des produits et services.
- Travailler pour deux média n’est t’il pas fastidieux avec tout ce que vous avez en plus comme contrats en bonus ?
- Bien sûr que non ! Tout dépend de la nature de ton contrat. Dans mes débuts au Gabon déjà, je bossais sur radio Nostalgie et TV+, mon bref passage à la télé…(rire).
- Alors quels sont vos projets immédiats dans le secteur radiophonique ?
- Je ne saurais les dévoiler ici mais principalement, se battre avec mon équipe pour que Farafina radio soit en FM parisienne l'année prochaine. Pour cela, nous devons faire nos preuves : présenter un dossier solide au conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) en France.
- Et Africa N°1 ?
- J'ai été bien sûr attristé d'apprendre les départs de nombreux collaborateurs…Vous connaissez l'histoire ? Je n'y reviendrais pas mais pour ma part, Africa N°1, restera une expérience extraordinaire. J'espère que la nouvelle équipe dirigeante va redorer le blason de la radio mère de l'Afrique.
- Avez-vous l'intention de faire un tour au Gabon votre pays d'origine dans un proche avenir ?
- (Rire) Votre question me surprend c'est mon pays bien sûr même si les activités sont denses, dans un avenir proche, je serais effectivement à Libreville pour la présentation d'un nouveau magazine Afro édité à Londres par une gabonaise, Ambroisine Ekomié dont je suis le correpondant en France.
- Depuis votre départ, avez-vous maintenu le contact avec vos confrères gabonais restés au pays ?
- Je ne citerai pas des noms mais, le contact est resté permanent avec plusieurs d'entre eux qui sont au parfum de mes activités et avec qui je collabore !
- Lisez-vous souvent Gaboneco.com ? Si oui, qu'est-ce qui vous y amène ?
- C'est le support qui me permet d'être toujours informé de l'actualité sociopolitique et culturelle du Gabon donc, c'est tout naturel et en outre, je voudrai établir un partenariat entre Gaboneco et Farafina radio. Ma responsable Marketing et Communication, rentrera en contact avec votre direction...
- Votre dernier mot, quel sera-t-il ?
- (Douze mots de fin merci) ! Je vous remercie et j'invites les amateurs de cultures africaines à découvrir Farafina, la première web radio panafricaine 100% Afro sur www.farafinaradio.fr mon contact mail philpambou@yahoo.fr tel 00 33 6 18 87 45 48 : Dieu bénisses les gabonais partout dans le monde !
Les années écoles
Diffusée depuis seulement deux semaines sur la première chaîne de télévision nationale gabonaise, la RTG chaine 1, la série gabonaise «Les années école», produite par le Centre National du Cinéma gabonais (CENACI) et la structure Iriscom international ; série réalisée en 2005, suscite déjà un intérêt chaque jour plus grandissant chez les téléspectateurs gabonais. Suivre la vidéo: |
L'Année 2008 en culture les bons et les mauvais
D'accord , peut-être 2008 n'était pas l'an de la culture qui occupe le centre de la scène. L'élection d'Obama ayant occupé la place centrale du public. Il y avait tout de même quelques nouvelles d'évènements bien qu'un tout petit peu isoler. Et ce serait dur de pointer un livre ou un film ou un spectacle de télévision ou une exécution qui nous a captivé. L'exception est faites peut être avec Annie Flore Batchiellilys. Mais à travers la plupart des arts, au lieu et place des succès singuliers, c'était un an étonnamment profond et fructueux particulièrement en littérature, avec beaucoup de chose et quelques moments juste, simples, grands et intéressants qui ont défié toute raison, comme les démons de Koumalaya dirigé par Massous ma Mounguengui et Christian Nzigou du théâtre Express et la pièce tant que les femmes auront des couilles dirigé par Michel Ndaot.
Les gens se sont plaints pendant des années que la musique pop a été enfoncée dans une ornière, mais cette année nous avons eu l'artiste Audrey qui nous démontré le contraire. La télévision et la Radio flanquant en l'air des genres traditionnels.
Par contre rien du cote danse et musique classique . Dans les pages suivantes, nos critiques et récapitulation de tous les meilleurs 2008 et la plupart des choses mémorables, de même que brièvement les évènements ratés.
Récapulatif 2008
6 décembre: Pierre Akendengué, Patience Dabany, Oliver N’Goma, Nicole Amogho, icônes de la musique gabonaise ont été nominés, pour les premiers dans la catégorie meilleur artiste ou groupe d’Afrique centrale et pour la dernière dans celle de meilleur artiste ou groupe traditionnel.
12 décembre : Jean-Noël Ngadi, jeune gabonais de 20 ans, a été nominé, avec son œuvre intitulée « Réincarnation », au « Prix du Jeune écrivain francophone » qui cette année était à sa 24ème édition. Plusieurs organisations internationales à vocation culturelle, à l’instar de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ou Pro Helvetia Fondation Suisse pour la Culture , sont partenaires dudit concours.
11 novembre : Jean-Louis Roy, ancien secrétaire général de l’Agence intergouvernemental de la Francophonie (AIF), président du centre de la Francophonie des Amériques, a animé une conférence au Centre culturel Français de Libreville autour du thème « Quel avenir pour la langue française et la Francophonie? »
12 novembre : l’écrivain gabonais, Jean Divassa Nyama, sacré lauréat du 48ème « Grand prix littéraire d'Afrique Noire » avec son roman « la Vocation de Dignité, » le deuxième ouvrage de la trilogie intitulée « Calebasse, » publié en 1997 aux éditions Ndzé à Libreville. Il remporte ce prix après une autre écrivaine gabonaise, Sandrine Bessora Nang Nguéma qui, elle, l’a reçu en 2007, avec « Cueillez- moi, jolis messieurs, » publié aux éditions Gallimard.
13 au 15 novembre : L’Association des journées culturelles Cheikh Ahmadou Bamba au Gabon a organisé jusqu’au 15 novembre, à Libreville, l’édition 2008 de la manifestation religieuse en l’honneur du fondateur de la branche islamique mouride. Ces journées seront ponctuées par des temps de prière et de recueil, tandis qu’une conférence aura lieu sur le thème « Le Gabon en tant que deuxième pôle du Mouridisme ».
21 novembre au 6 décembre : exposition de photographies de Guy Hersant au Centre Culturel Français de Libreville. Ces photographies de portraits au Gabon, sur lesquelles petits commerçants, ouvriers et artisans prennent la pose devant leur lieu de travail, ont été réalisées lors d’un séjour du photographe effectué à l’initiative du CCF.
21 au 29 novembre : Le Centre Culturel Français Saint Exupéry de Libreville (CCF), abrite le festival « Escales documentaires de Libreville » un événement culturel organisé par le Centre National du Cinéma (CENACI) et le CCF
23 octobre : Pierre Claver Akendengué, le conteur, « poète, parolier et guerrier », présente son 19ème album, « Vérité d’Afrique », à la presse au Centre culturel français (CCF) de Libreville. Cet opus est composé de 14 chansons. Le « PCA » de la musique gabonaise « se fait une promesse de fidélité à la mémoire de son pays et une fidélité à la musique dans un contexte pas toujours facile (...) ».
4 au 5 août : le Festival international de l’humour africain (FIHA) s’est déroulé deux jours durant dans la capitale du Gabon, avec deux grands concerts l’un, VIP au cinéma le Komo et l’autre grand public au gymnase Oloumi, avec pour thème: « partager le rire pour la paix en Afrique ».
L’initiateur du projet, l’humoriste gabonais Omar Defunzu Onguengué avec l'ensemble des humouristes africains présents dont Digbeu Cravate, Siriki et Fati ont exhorté les chefs d’Etats Africains à encourager la paix dans leurs pays respectifs.
7 août : la troupe de danse « No-Fear », en collaboration avec le réseau des Jeunes Volontaires Francophones du Gabon (JVF) ont organisé au cinéma le Komo, la 3ème édition du concert: « Danser la diversité culturelle ».
23 août : La 4ème édition de la « Grande Nuit de la musique », organisée par la Fondation Albertine Amissa Bongo et Iris Com international s’inscrit désormais comme une plate forme musicale internationale, mais également comme une tribune d’expression de la diversité culturelle.
Cet événement culturel a eu la particularité de réunir autour d’une même scène des artistes locaux, entre autres, Patience Dabany, Kaki Disco, Bertrand Epepe, Movaizhaleine, Baponga, ceux d’Afrique, à l’exemple de Fally Ipoupa, Lokua kanza, et ceux du monde à l’exemple des rappeurs Kerry James, Oxmo Pucino, du Guadeloupéen, Jacob Desvarieux, des américains, Fat Joe, reste un moment fort de l’union des peuples et de la présence ou de l’acception de la diversité culturelle.
La star Hip Hop des Etats-Unis d’Amérique, (USA), Fat Joe galvanise le public de la Grande Nuit de la musique à Libreville. L’artiste américain de renommée internationale, a fait vibrer au rythme de ses sonorités « hip hop Underground », le public qui a fait le déplacement du stade annexe de la capitale gabonaise.
24 au 30 août : la troisième édition du festival « Les Nuits atypiques de Mighoma » s’est déroulée à Mighoma, village situé à 5 km du chef lieu de la province de la Nyanga (Sud), avec une ambiance culturelle diversifiée autour de plusieurs activités de sensibilisation et de prévention, animées par de nombreux artistes invités dont l’initiatrice, Annie Flore Batchellylis.
3 au 6 Juillet : Le Festival de musique Gabao Hip Hop prend de la dimension et devient un rendez-vous annuel, incontournable pour les jeunes de Libreville. Cette année encore, il a tenu toutes ses promesses.
23 Juillet : Nicole Amogho présente officiellement son 4ème album de 14 titres intitulé « Côbaka », lors d’une conférence de presse à Libreville.
2 juin : La forêt Cathédrale », un film de Patrick Rouxel, coproduit par Tawak pictures/ WWF, dont le tournage s’est déroulé en 2007. Le film fait état des activités des équipes de l’Agence nationale de la protection de la nature (ANPN), celles du ministère des Eaux et Forêts et du Fonds mondial pour la Nature (WWF) qui oeuvrent au quotidien pour la conservation et la gestion durable du parc national et du massif forestier de Minkebe, dans le nord-est du Gabon.
De façon délicate, il dévoile les différents défis et enjeux de conservation. « La forêt Cathédrale » est un appel à l’altruisme des citoyens du monde et vise un public aussi bien gabonais qu’international.
Minkebe est un massif forestier d’une superficie de 32 000 km2 qui figure parmi les forêts les plus intactes de l’Afrique Centrale. Il contient également la plus grande population d’éléphants du bassin du Congo. Au cœur du massif se situe le parc national de Minkebe, de 7260 km2.
17 juin : L'artiste musicienne gabonaise, Nadège Mbadou a présenté au cours d’une conférence de presse, au Centre culturel français (CCF) de Libreville, son nouvel Album dénommé « Pour vous », produit par Edgar Yonkeu pour le compte de Direct Prod. L'album comporte 12 titres et on y trouve un mélange de rythmes, de la Rumba , du Zouk love, un best of de Techno, en passant par le Coupé décalé, etc. qui donne à ce chef d’œuvre de l’artiste une véritable inter culturalité.
21 juin : Fête de la musique: un hommage au PCA de la musique Gabonaise. Le poète, chanteur Gabonais, plus côté de l'étranger, sans conteste l'une des grandes figures de la musique Africaine, Pierre Claver Akendégué (PCA) galvanise le public du Centre culturel français (CCF), à l’occasion de la fête de la musique.
A ses côtés, des artistes des deux générations (nouvelle et ancienne) tels que: Annie Flore Batchellelys, Tina ou le rap engagé au féminin, Mauvaizhaleine, Nadège Mbadou, la nouvelle étoile du zouk gabonais, Omar Ben Salas le roi de Port-Gentil, sans oublier Nanhet; les anciens quant à eux, étaient représentés par: le Prince Martin Rompavet, Hilarion Nguema, Damas Ozimo.
27 Juin : le jeune chanteur interprète en herbe d’origine camerounaise, Sidney, a été élu à l’unanimité vainqueur de l’«Africa Star », première saison, par les membres du jury ainsi que par le public, la cité de la Démocratie de Libreville, lors de la grande finale de cette émission africaine de télé réalité.
Initié par Claudy Siar, l’émission de téléréalité « Africa Star » a été une réussite dans l’ensemble, partant pour ces artistes en herbe provenant de plus de 8 pays sur le continent africain ainsi que pour les artistes de renommée internationale tels que : Tiken Jah Fakolly, Annie Flore Batchiélelys Koffi Olomidé, Césaria Evora, Ismaël Lo, Singuila, Kassav.
9 au 12 mai : Fête des cultures: une grande parade artistique offerte au public. Initiée par Paul Mba Abessole, à la tête du ministère de la culture, il y a quelques années, dans le but d'exprimer et de mettre en valeur les talents littéraires, scientifiques et artistiques, la fête des cultures poursuit son bonhomme de chemin à l’occasion de la célébration de la 9ème édition au stade omnisport président Bongo; ainsi le public Librevillois a assisté dans la continuité, à une grande parade artistique, au cours de laquelle une variété de rites, de rythmes et de cultures a été mise en exergue, à en juger par les démonstrations exécutées par les différents groupes traditionnels.
7 mars : l’économiste français Jacques Attali anime une conférenc-débat animée au Centre culturel français (CCF) de Libreville autour de son livre « Une brève histoire de l’avenir », paru aux Editions Fayard en 2006. La conférence-débat avait été organisée par des anciens élèves de l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Paris et de Sciences Po. « Conseiller spécial », Jacques Attali est nommé par François Mitterrand dès 1981 à peine élu président de la République Française.
18 Mars : Paul Mba Abessole, initiateur au Gabon, de la Fête des cultures, installe à nouveau, le Bureau national qui matérialisera la célébration de cette cérémonie culturelle de grande envergure. A la tête de cette de cette institution qui se devra de veiller à l’organisation de la 9ème édition, se trouve Alain Claude Bilie Bi Nzé. Dans l’équipe, on retrouvera entre autres, le précédent ministre de la Culture Blandine Maroundou.
30 janvier : l’icône de la musique gabonaise, Annie Flore Batchiéllilys, qui puise son inspiration dans les rites et coutumes Punu, du village Mighoma (Sud du Gabon), pour créer une musique teintée de Blues et de Jazz, ouverte au monde, a présenté, à l’ensemble de la presse nationale, internationale et à tous les mélomanes de la musique gabonaise, présente au Centre culturel français de Libreville, son dernier album intitulé « Mon chant c’est mon champ ».
21 janvier : Après le succès de la 2ème édition du Festival « Les Nuits atypiques de Mighoma » Annie Flore Batchiellilys a investi le la scène de l’Olympia, couronnant, ses dix-neuf années de carrière, de la chanteuse gabonaise, et lui permettra de faire découvrir son répertoire, riche de quatre albums: Afrique mon toit (1997), Diboty (2002), Je t’invite (2005) et, Broute bien (2006).
20 janvier : une enquête menée dans les restaurants Africains de la capitale Gabonaise, par un journaliste de GABONEWS, nous révèlent le top de recettes adulées par les touristes de passage au Gabon : Poulet au Nyembwé ; le grand Abam'e-Kono avec son matadi (Poisson salé aux légumes ; Queue de bœufs à la Sauce béchamel selon Escoffier ; Iporo à l'ancienne (Feuilles de manioc aux poissons et crevettes); Mechoui préparé façon gabonaise sur son lit de légumes ; Gateaux de courges (Pains de concombres); Gigots de sanglier avec côtelettes ; Sanglier à l'odika ; Huitres aux Gratins de la basse Banio ; N'koumou des grands plateaux aux crevettes ; Beurres d'atangas ; Poisson fumé à l'ancienne.
12 au 15 janvier : le gabonais, Guy Roger Mouanda se fait doublement primé en France à l’occasion du concours international de sculpture sur glace de Valloire. Féru des grands évènements culturels et artistiques du genre au Gabon, il n’en est pas à son premier prix sur le plan local puisqu’il a été primé il y a quelques années par la BICIG, a sa sculpture qui trône en face de la poste Centrale de Libreville et, s’est également illustré dans le célèbre hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné où il est établit.
5 Janvier : le chef de l’Etat Omar Bongo Ondimba déclare qu’il envisage enrichir son projet de « culture vivante » d’une médiathèque qui devrait ouvrir fin 2008 et d’un service de vente de DVD et de distribution à l’attention des écoles gabonaises. Il entend aussi faire sortir les œuvres de leur monde virtuel en organisant des expositions itinérantes et en développant d’ici 2010 un vaste programme culturel et éco-touristique.
2 janvier : le musée virtuel Gabonart, un voyage virtuel dans les arts et traditions gabonaises, propose aux internautes un voyage dans la 3ème dimension. Pour cette année on compte déjà, 200 000 personnes qui se sont déjà laissées tenter par ce parcours initiatique au cœur des arts et traditions du Gabon. Dans le cadre exceptionnel de la forêt équatoriale, le musée s’offre aux visiteurs dans toute la splendeur de sa modernité. On entre dans l’univers des effets spéciaux pour découvrir l’histoire et les traditions des peuples gabonais à travers 250 œuvres, films, extraits musicaux… Interactif, instructif et enchanteur !
Guy Rossatanga
Guy Rossatanga Rignault a été choisi par gaboncultura comme l'homme de l'année 1998, car l'homme a une remarquable capacité d'analyse, puissant esprit de synthèse, brillant présentateur.
"Intelligent, voire génial, c’est l’expression qui revient sans arrêt dans les commentaires". « D' une intelligence supérieure », qui s'est d'ailleurs démontrée pendant qu'il présidait l'institution universitaire.
Titulaire d'un Certificate on Mediation Arbitration issues (Washington, 1995), Diplôme d'études approfondies en science politique, le diplôme d'études approfondies en droit international public et organisations internationales et le doctorat en science politique de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. il est aussi diplômé de l'Académie internationale de droit constitutionnel (Tunis).
Enseignant-chercheur invité dans divers établissements étrangers, il est aussi consultant pour divers organismes publics et privés gabonais et internationaux.
Le Professeur Rossatanga-Rignault est aussi le Président de la Fondation Raponda-Walker pour la Science et la Culture. Il est auteur de plusieurs publications.* « Penser une post-modernité africaine : un discours », Afrique 2000-Paris, Revue africaine de politique internationale n° 11, 1992, p. 74-86.
* « L'insoutenable condition du clerc gabonais », Paris, Politique africaine n° 51, 1993, p. 48-60.
* « Faut-il avoir peur des Fang ? De la démocratisation et de l'ethnisme au Gabon », Paris, Droit et Cultures n° 26, 1993, p. 235-256.
* « Gabon. Radioscopie du théâtre électoral », L'Afrique politique, 1997, Bordeaux, CEAN-KARTHALA, p. 271-293.
* « Vieilles lunes et nouveaux empires. Un regard africain sur la France et les États-Unis », Limes, Paris, Revue française de Géopolitique n° 3, 1997, p. 67-80.
* « La Cour Constitutionnelle gabonaise. Pierre d'angle de l'État de droit au Gabon ? », Bruxelles, Revue Belge de Droit International et Comparé, n° 4, 1998, p. 272-303.
* « La modernisation de l’État au Gabon : petite chronique d’une ambition affichée », L’Afrique politique, 2001, Bordeaux, CEAN-KARTHALA, p. 65-84.
* « Au titre des mesures individuelles…. Petit catéchisme des liturgies politiques gabonaises », Le Gabon malgré lui, Revue Rupture, Paris, Karthala, janvier 2006.
Ouvrages choisis:
* L’État au Gabon. Histoire et Institutions, Libreville, éditions Raponda-Walker, 2000.
* Le droit des transports au Gabon, Libreville, éditions Raponda-Walker, 2005.
* L’Afrique existe-elle ? A propos d’un malentendu persistant sur l’identité, Paris, Dianoïa ; Libreville, éditions Raponda-Walker, 2006.
* Introduction à la sociologie politique, Libreville, éditions Raponda-Walker, 2007.
* Le travail du Blanc ne finit jamais. L’Africain, le temps et le travail moderne, Paris, Dianoïa ; Libreville, Éditions Raponda-Walker, 2007.
* Méthodologie de l’épreuve de droit, Libreville, éditions Raponda-Walker, 2008.
Analyse du discours
Nous allons nous livrer à une analyse rigoureuse du discours à la nation d'OBO. Mais peut on le faire sans risqué d'être jugé d' anti-Bongo ou de pros-Bongo, nous dépasserons tous ses jugements de tranchés en usant notre sens d' objectivité. Nous commencerons par une simple étude syntaxique puis sémantique de son discours tout en simplifiant et symbolisant les relations existants entre les signes des textes.
Il s'agit d'un discours argumentatif sur des idées et avec des mots qui font appel au dialogue, au travail et à la responsabilité personnelle. Il ressort premièrement dans ce discours un recours important par l'orateur des qualificatifs liés à la volonté. Le verbe vouloir est cité sept fois, " j'ai voulu refondateur""j'ai voulu que l'année""je voudrais dire a tous""je le veux""je le voudrais".
L'introduction de son adresse a été un rappel sur ses dispositions prises en 2008 par la mise en place d'une feuille de route, mais malheureusement qui n'a pas abouti.
Puis le contenue est construit sur des idées consensuelles et fédératrices dans lesquelles chaque gabonais peut s'identifier: "Mes très chers Compatriotes","je lançais un appel à chaque Gabonais, femme, homme, jeune, moins jeune, à changer de mentalité...."Le combat pour le Gabon est le combat de toutes ses forces vives, de tous ses enfants, sans référence communautaire, sociale, religieuse ou d'appartenance politique". "la sagesse de nos Aïeux nous apprend « qu'un seul doigt ne pas laver le visage » et nos armoiries proclament que « Dans l'unité nous progresserons » "Le combat du Gabon est le combat de toutes ses forces vives..
En effet tout son discours peut se grouper dans les thèmes principaux qui sont:
"C'est pour tenir compte de tous ces impératifs et défis à relever et à intégrer que je demande au Premier Ministre de me faire des propositions dans un esprit d'ouverture pour une nation soudée et solidaire".
La thèse que Bongo accrédite dans ce fragment de texte est:
le Gabon pour se développer a besoin de tous ses fils. C'est pourquoi il faut un nouveau gouvernement de large ouverture.
Mais son discours peut se ranger dans une simple équation qui donnerait
D pour le désir changement - A pour la force d'agir- P pour l'action politique. S pour la notion de changement- G pour la république Gabonaise, H pour Histoire
L'équation donne :
(x) Dx---->Ax
(Px----> Dx) et (Px------> x) (Px-------> Gx)
(x)(sx)[Gx--->Hx)(Gx=Hx)]
Les deux propositions majeures sont:
Quel sens peut on donner a ses deux propositions? Il s'agit de mêler tout le monde à la gestion afin qu'il n y ait plus un seul camp qui soit désigné coupable.
Créer une structure qui feront des acteurs sociaux des super ministres dans le but d'éliminer la contestation sociale comme quoi "la bouche qui mange ne crie plus".
Bien que le discours de Bongo n'est pas un discours bien défini, ses relations nous aident a faire quelques observations:
Sur le plan du texte , la première caractéristique de son discours montre que les lexemes établissent des relations plutôt à l'intérieur du discours qu'a son extérieur comme si Bongo s'adressait à lui même. De plus quoique les phrases sont liées par des connecteurs, les mots se trouvent dans un isolement phrastique et n'arrivent pas à passer au niveau transphrastique.
L'autre caractéristique est la présence importante du pronom "je" et de l'adjectif possessif "me" qui traduit ici une prise en charge du discours par l'orateur.
Le discours de Bongo fait appel a nos ressorts émotionnels afin de mieux nous convaincre, comme quand il utilise l'adjectif possessif "nos" dans la phrase: "hypothéquant sérieusement l'année scolaire de "nos" enfants".
En gros nous considérons Bongo comme un grand stratège politique, quoi que sa stratégie de rejeter tout son gouvernement n'est plus convaincante. Le discours de Bongo par rapport au contexte est bien cadré, il vise à désamorcer la fronde sociale en prônant l'esprit d'ouverture.
Mamboundou versus Myboto: deux styles de leadership
Monsieur Myboto au travers de sa carrière politique a montré son habileté à se servir des autres pour avancer sa carrière et ses causes. Comme le grand camarade il sait viser de la hanche .
Myboto manifeste apparemment le caractère d'un reconverti, d'un repentant. Si Myboto représente le candidat le mieux préparé pour assurer une transition en douceur, le plus expérimenté dans la gestion des affaires, puisqu'ayant une longue carrierre politique (il connait système Bongo mieux que quiconque sur la terre)il n'en demeure pas moins que c'est un old fashioned politicien.
Tandis que Mamboundou est un visionnaire, il voit grand, son panorama est large. Son leadership est plus actif et déterminée que Myboto. Il a le potentiel d'amener des changements rapides. Cependant le style de beau parleur n'est pas une garantie de compétence et d'expérience mais toute fois la vison de Mamboundou cadre bien avec les besoins du pays.
Si Myboto venait au pouvoir les gabonaise ne doivent pas s'attendre à des changements rapides, son leadership est un , plutôt posé, orienté sur l'écoute, il privilégie la réflexion avant l'action.
Tandis que si Mamboundou venait au pouvoir les choses pourront changés au bout de ses deux premières années d'exercices, il voudra rapidement décider et prendre les choses en main.
Pour conclure le Gabon a besoin pour Président quelqu'un d'intelligent, rassembleur, rigoureux, ayant un instinct diplomatique, une curiosité intellectuelle, déterminé et consistant.
Qui selon vous sera le meilleur president pour le Gabon?
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Une avare magnificence
« Les bienséances, les modes, les usages qui dérivent du luxe et du bon air, renferment le cours de la vie dans la plus maussade uniformité. Le plaisir qu'on veut avoir aux yeux des autres est perdu pour tout le monde: on ne l'a ni pour eux ni pour soi. Le ridicule, que l'opinion redoute sur toute chose, est toujours à côté d'elle pour la tyranniser et pour la punir. On n'est jamais ridicule que par des formes déterminées: celui qui sait varier ses situations et ses plaisirs efface aujourd'hui l'impression d'hier: il est comme nul dans l'esprit des hommes; mais il jouit, car il est tout entier à chaque heure et à chaque chose. Ma seule forme constante serait celle-là; dans chaque situation je ne m'occuperais d'aucune autre, et je prendrais chaque jour en lui-même, comme indépendant de la veille et du lendemain. Comme je serais peuple avec le peuple, je serais campagnard aux champs; et quand je parlerais d'agriculture, le paysan ne se moquerait pas de moi. Je n'irais pas me bâtir une ville en campagne, et mettre au fond d'une province les Tuileries devant mon appartement. Sur le penchant de quelque agréable colline bien ombragée, j'aurais une petite maison rustique, une maison blanche avec des contrevents verts; et quoique une couverture de chaume soit en toute saison la meilleure, je préférerais magnifiquement, non la triste ardoise, mais la tuile, parce qu'elle a l'air plus propre et plus gai que le chaume, qu'on ne couvre pas autrement les maisons dans mon pays, et que cela me rappellerait un peu l'heureux temps de ma jeunesse. J'aurais pour cour une basse-cour, et pour écurie une étable avec des vaches, pour avoir du laitage que j'aime beaucoup. J'aurais un potager pour jardin, et pour parc un joli verger semblable à celui dont il sera parlé ci-après. Les fruits, à la discrétion des promeneurs, ne seraient ni comptés ni cueillis par mon jardinier; et mon avare magnificence n'étalerait point aux yeux des espaliers superbes auxquels à peine on osât toucher. Or, cette petite prodigalité serait peu coûteuse, parce que j'aurais choisi mon asile dans quelque province éloignée où l'on voit peu d'argent et beaucoup de denrées, et où règnent l'abondance et la pauvreté. »
J.-J. Rousseau, Emile ou de l’Education, fin du livre 4
François Rastier : Votre thèse sur l'interprétation de l'oxymore chez Rousseau détaille l'expression avare magnificence, dans le célèbre programme de vie tiré de l'Emile. On y trouve le verger idéal qui donne au promeneur, avec une avare magnificence, les fruits qu'il prend selon ses besoins heureusement modérés.
On pourrait éclairer ce passage par la lettre XI de la quatrième partie de La nouvelle Héloïse, dont sort le texte prélevé dans l'Emile et d'abord rédigé sur l'exemplaire personnel de Rousseau. On y trouve un compendium des oppositions entre le jardin (artificieux) et le verger, un hortus conclusus qui aura une longue postérité - par exemple le Paradou évidemment paradisiaque dans La faute de l'abbé Mouret [Zola].
Il faut sans doute distinguer du verger édénique le jardin évangélique : dans La nouvelle Héloïse le jardinier Gustin, au nom fort augustinien, consacre au jardin le nombre évangélique de douze journées par an. Ce jardin a "été planté des mains mêmes de la vertu" (p. 364), et il fait antithèse au bosquet fatal qui s’étend de l’autre côté de la maison et sur lequel plane le souvenir de la Faute - bosquet évoqué dans la lettre suivante (p. 367).
Michel Schmouchkovitch : Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous quant à l'analogie que vous faites entre le passage en cause extrait de l'Emile et la lettre XI de la quatrième partie de La Nouvelle Héloïse. Voici mon point de vue à ce sujet. Un point de vue global : l'appréciation de Rousseau sur cet Elisée ; un point de vue plus local : les oppositions isotopiques entre les deux textes.
1) On peut repérer deux parties dans cette lettre XI. La redécouverte du verger et les souvenirs ou la collection des divers types de jardin à cette époque.
À mon sens la seconde partie éclaire la première. La bascule entre l'Elisée et la falsification de la nature est indiquée par au moins deux remarques :
"A ces mots il me vint une imagination..." (II, 480), et "...c'est d'être un amusement superflu" (II, 485).
« À ces mots, il me vint une imagination qui les fit rire. "Je me figure, leur dis-je, un homme riche de Paris ou de Londres, maître de cette maison, et amenant avec lui un architecte chèrement payé pour gâter la nature. Avec quel dédain il entrerait dans ce lieu simple et mesquin! Avec quel mépris il ferait arracher toutes ces guenilles! Les beaux alignements qu'il prendrait! Les belles allées qu'il ferait percer! Les belles pattes-d'oie, les beaux arbres en parasol, en éventail! Les beaux treillages bien sculptés! Les belles charmilles bien dessinées, bien équarries, bien contournées! Les beaux boulingrins de fin gazon d'Angleterre, ronds, carrés, échancrés, ovales! Les beaux ifs taillés en dragons, en pagodes, en marmousets, en toutes sortes de monstres! Les beaux vases de bronze, les beaux fruits de pierre dont il ornera son jardin!... »
La réprimande que reçoit Saint-Preux fait basculer sa critique sur une autre scène : celle de l'amour.
« Je (M. de Wolmar) n'ai qu'un seul reproche à faire à votre Elysée, ajoutai-je en regardant Julie, mais qui vous paraîtra grave; c'est d'être un amusement superflu. A quoi bon vous faire une nouvelle promenade, ayant de l'autre côté de la maison des bosquets si charmants et si négligés? - Il est vrai, dit-elle un peu embarrassée; mais j'aime mieux ceci. - Si vous aviez bien songé à votre question avant que de la faire, interrompit M. de Wolmar, elle serait plus qu'indiscrète. Jamais ma femme depuis son mariage n'a mis les pieds dans les bosquets dont vous parlez. J'en sais la raison quoiqu'elle me l'ait toujours tue. Vous qui ne l'ignorez pas, apprenez à respecter les lieux où vous êtes; ils sont plantés par les mains de la vertu. »
Julie ne s'autorise comme promenade que ce verger clos, dont le mari est un des seuls à avoir la clef (même sans le bon Dr. Freud, on pense aux grivoiseries de Voltaire dans ses lettres sur La nouvelle Héloïse), et ce lieu me semble être le reflet de la facticité du bonheur conjugal de Julie. Le mot facticitéest sans doute un peu fort car la sincérité de Julie n'est pas en cause - quoique les auteurs américains, mais non pas les français, parlent de la duplicité de Julie.
2) S'il est vrai que la 'négligence' ("il ne vous en a coûté que de la négligence", II, 472) a quelque chose à voir avec l'avare magnificence, plusieurs traits significatifs m'apparaissent en opposition. Le fait que le jardin soit fermé à clef, que les arbres soient greffés, et horreur, par d'autres espèces, qu'un système compliqué amène l'eau (cela lui rappelle sans aucun doute le souvenir de l'aqueduc détruit), bref que l'art imite la nature comme dans les jardins florentins ou de Tivoli.
Par ailleurs je suis d'accord avec votre analyse.
François Rastier : N'oublions pas que rien n'y paraît, que ce ruisseau serpente comme naturellement, que les allées sont des chemins, non des perspectives, que les oiseaux ne sont point en volière, mais pullulent attirés par des plantes friandes semées ça et là, c'est j'en conviens un paradis non sans facticité mais c'est celui de l'art - plutôt que du mariage - et en est-il un autre ?
Quoi qu'il en soit, je me demande en quoi l'emploi de l'oxymore est-il caractéristique de Rousseau et quelle est sa fonction dans son oeuvre. Elle se trouve peut-être dans sa théorie de la nature : l'origine était conçue comme indistinction in nuce, et l'oxymore redit cette unité perdue des contraires.
Ou encore, dans une lecture dissimilatrice, il permet de renvoyer des apparences, pour la civilisation corrompue (cf. avare), à la vérité d'une âme pure (cf. magnificence). Ainsi l'avare magnificence comme l'éloquence muette sont-elles deux témoignages concordants, l'un sémiotique, l'autre économique, de la modération qui régnait à l'état de nature.
Michel Schmouchkovitch : Je reviens à l'interprétation de l'oxymore "avare magnificence". Vous en proposez une lecture dissimilatrice qui indexe "avare" du côté de l'apparence et "magnificence" du côté de la vérité intime, de l'adéquation de l'être à la généreuse économie de la nature. Cette lecture m'a tout d'abord déstabilisé. Cependant elle me permet de mettre en évidence une différence d'approche interprétative que j'aimerais discuter avec vous.
Je trouve deux raisons à votre lecture :
1) Le global déterminant le local, le thème inhérent à la pensée sociale de Rousseau de la disparité de l'être et du paraître (qui à mon sens se continue dans son délire de persécution que je préfère voir comme un délire d'authenticité) justifie cette application dissimilatrice à l'oxymore.
2) Le texte procède par opposition binaire entre le luxe et le simple (le rustique). Le terme "avare" gardant alors son sens usuel : celui d'un riche (un Rousseau fictivement riche) qui ne se fait bâtir qu'une si modeste maison.
Je rappelle de façon succincte mon interprétation : Rousseau qui épouse un moment le rôle d'un propriétaire qu'il n'a par ailleurs jamais été, devient alors aussi prodigue que peut l'être la généreuse nature ; est-il devenu le Dieu d'un paradis où le promeneur ne serait autre qu'Adam [un Adam auquel aucun fruit ne serait défendu (nouvel effacement du péché originel)]... lecture intertextuelle ou à nouveau détermination du local par le global ?). Mais son avarice est alors celle :
a) de l'état de nature où les êtres sont séparés les uns des autres, sans aucune relation entre eux, donc sans échange aucun ou
b) de celui qui aurait voulu vider l'échange, le don, de l'aliénation respective (dette/obligation) des contractants.
Si les mots ont un poids, on arrive là au juste équilibre entre avarice et magnificence, à l'économie, à la bonne mesure. Il me semble que mon interprétation économique est plus "inhérente" au texte, à sa thématique, que celle que vous me proposez, que je qualifierais d'"afférente". Qu'en pensez-vous ?
C'est effectivement encore ici la détermination du local par le global, celui de sa sensitivité à tout rapport social (qu'il soit affectif ou économique). Mais je ne vois pas là de décalage dissimilateur entre deux registres : "avare" et "magnificence" appartiennent tous deux au même univers, celui de l'univers non aliéné (naturel dont la simplicité rustique peut donner quelque idée) de Rousseau. Il me semble donc que la dissimilation n'a pas le dernier mot et c'est donc sur cette question de la légitimité des interprétations que j'aimerais avoir votre commentaire. L'autre interrogation que je me pose concerne les limites de l'interprétation. Certes, mon interprétation semble cohérente avec la pensée de Rousseau (c'est-à-dire avec le corpus exégétique des lectures de Rousseau, sans d'ailleurs négliger leurs divergences) mais y a-t-il un moment où l'interprétation devient une réécriture ? Où s'arrête la bonne foi dans la "fidélité créatrice" ? Quelle est la différence entre le commentaire et l'interprétation ? Vous êtes surpris que ma conclusion porte sur Rousseau mais c'est vrai que j'ai ce souci de revenir en dernier lieu au texte car j'ai la conviction encore maladroite que le texte porte en lui-même ses propres contraintes interprétatives et que l'essai de détermination de celles-ci a à voir avec une éventuelle légitimation de l'interprétation, une fidélité à l'auteur.
François Rastier : Vous avez raison (si je ne me trompe) : les deux termes avare et magnificence, qui sont péjoratifs dans l'état de civilisation, du moins selon Rousseau qui voit dans la magnificence un excès, se neutralisent l'un l'autre, ou du moins se proportionnent à une juste mesure dans l'état de nature, par un parcours que vous dites à bon droit endoxal.
J'aurais fait une lecture de l'oxymore comme un paradoxe qui indexerait un terme dans un univers ou une époque, et l'autre dans un(e) autre. Chez Chamfort (mais j'ai peut être trop travaillé sur lui) il en serait ainsi, comme vous vous doutez bien.
Magnificence est normalement mélioratif dans la doxa de l'époque, et chez Rousseau il peut devenir péjoratif : mais dans cet emploi il reste mélioratif, en changeant d'acception et en contredisant son étymologie, bref en devenant une "offrande" frugale.
Par contraste, avare, normalement péjoratif devient mélioratif dans ce contexte. On doit remarquer cependant que le statut d'avare prête à discussion : on trouve dans la première édition du dictionnaire de l'Académie française des emplois mélioratifs d'avare (par exemple : "une femme avare de ses charmes").
On peut soutenir que si l'oxymore unit des termes en relation de contradiction sémantique (comme par exemple tonnerre muet chez Mallarmé), il s'ajoute ici une inversion évaluative par rapport au sens le plus commun à l'époque, puisqu’avare est ici mélioratif. Mais comme l'acception méliorative est parfois attestée, notamment dans des contextes moralisants, on pourrait en outre lire ici une syllepse sur avare : dans l'univers social avare est généralement péjoratif, dans celui de Rousseau, c'est l'autre acception qui prévaut.
Je retiendrai pour ma part que la caractérisation d'une forme sémantique comme oxymore, paradoxe ou syllepse, en admettant que ces tropes négligés ne puissent se combiner, dépend non seulement des normes sémantiques propres à l’œuvre de Rousseau, mais aussi des parcours interprétatifs que l'on y trace, selon que l'on formule ou non sur l’œuvre une hypothèse d'isonomie.
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Huitres aux Gratins de la basse Banio
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Cassada
Malobi
UNE ETUDE: les Demoiselles d’Avignon
Avec les Demoiselles d’Avignon Picasso n’annonce pas seulement le Cubisme; il change le cours de l’art occidental et, en même temps que les découvertes de la science moderne ; bouleverse notre manière de voir et concevoir le monde, parce qu’une telle peinture ne relève plus de l’imitation, de la représentation plus ou moins transposée de la réalité, mais de sa figuration conceptuelle, de sa reconstruction à partir d’un nouveau langage plastique, d’une nouvelle syntaxe visuelle en train de naître.
Pierre Daix écrivit : « Picasso n’était pas le premier à avoir songé à renouveler la peinture en s’appuyant sur les arts primitifs. Il est le premier à avoir posé ce problème en termes de technique et d’esthétique et non plus de morale ». Ce qu’il reconnaît pour sien dans les œuvres des civilisations du passé et qu’il s’approprie en l’intégrant à son projet, répond toujours aux questions qu’il formule et qui précèdent son temps. Picasso réinvente, à partir de sa pratique créatrice, des solutions dont on ne savait plus déchiffrer la modernité.
Les premières esquisses des Demoiselles d’Avignon, apparaissent à la suite des Deux femmes nues de 1906, et des études qui les accompagnent. Dès les premiers essais, se superpose à ce caractère ibérique des personnages de l’influence de Cézanne. Cézanne eut l’idée révolutionnaire de séparer les éléments d’un tableau par des intervalles de lignes de couleurs en remplissant les espaces vides entre les objets par la couleur et cela a pour effet de limiter les profondeurs. Les Demoiselles est un exemple de cette technique. On observe Élève de Medicine, marin et cinq Nues dans un Bordel (Etude pour Les Demoiselles d Avignon) 1907; 47.7x63.5cm crayon et pastel sur papierla touche du couteau de Cézanne pour les visages des femmes surtout le masque de la femme le haut du coin droit. D’autre part, les œuvres de Cézanne Le Bain d’Amour (1880) et Les Grandes Baigneuses (1906), sont des exemples comment il exprime son obsession sexuelle féroce. Les Grandes Baigneuses a influencé un grand nombre d’œuvres d’art, et en plus considérée comme l’antécédent des Demoiselles d’Avignon. Une autre caractéristique de Cézanne : le contour séparant des figures. Cézanne n’a jamais essayé de reproduire la vérité, mais en donner des expressions. Picasso a fait de même avec ses prostituées du bordel, représentant des femmes mélangeant la peur et le plaisir, sans aucun souci de la réalité, ou des moyens réalistes pour représenter le corps humain. La manière de peindre le corps de ces prostituées admet un sens important plutôt qu’une importance classique des représentations. On peut remarquer l’influence de l’art préchrétien ibérique et l’art africain sur l’œuvre de Picasso. En regardant de plus prés les visages des femmes dans la partie droite de l’œuvre on remarque la ressemblance avec les masques Mbuya des Pende de Zaïre, exposés au Musée royale de l’Afrique centrale. Les visages féminins supportent cette stylisation primitive, dévorés par ces grands yeux, surmontés par de parfaits sourÉtude pour Les Demoiselles d Avignon 1907 96x33cm aquarelle sur papiercils prolongés par des nez énormes, ce style fut le choque pour les cercles traditionnels.
Picasso se souvient de sa découverte de la collection ethnographique au Musée de Trocadéro pendant l’été de 1907 en disant : « Les masques n’était pas pareilles à n’importe quelle sculpture. Jamais. Elles sont des objets magiques, des médiateurs face à l’inconnu, menaçant les esprits. Elles sont des armes … Elles sont des outils. Si on leur donne une forme, on devient indépendant … Je comprend pourquoi je suis peintre. Seules dans cet affreux musée, avec des masques et des jouets produits par des peau-rouge, des lilliputiens poussiéreux. Les Demoiselles d’Avignon devraient me venir ce jour, mais pas toutes d’après les formes, parce que c’était ma première peinture d’exorcisme – oui absolument ! »
On cite les paroles de William Rubin : « … La scène montée dans ce salon ou “vitrine” de cet imaginaire bordel – variations que nomme un connaisseur du sujet “le scénario d’accueil” – constitue un genre de laboratoire dans lequel Picasso essaie de découvrir la nature profonde de son désir en sondant les mystères que Freud nomme la force de la vie, la source primal de procréation, où la sexualité et la créativité artistique ne se différentie plus… » Picasso travailla une quinzaine d’études pour les Demoiselles. Ainsi, Tête de femme (Étude pour Les Demoiselles d Avignon) 1907 96x33cm huile sur canvas en regardant les études du début elle contiennent deux hommes ; un élève de médecines montrant parait-il un crâne au dames, et un marin. Encore deux femmes étaient présentes, qui furent ultérieurement enlevées de la composition par Picasso. L’artiste ajoute à cela : « … Les femmes mangeaient – ce qui explique le panier de fruit dans la peinture … » Les figures étaient composées de surfaces aplaties et de parties arrondies plutôt que des faces de volumes arrondies dans un espace comprimé. Les contours arrondis cèdent la place au pointus, les formes angulaires et leur apparition dans l’œuvre outragent toutes les conventions traditionnelles de la beauté, la figure du milieu et à sa gauche, contemplent avec des yeux grands ouverts et les deux femmes à droite confrontent par le regard celui de l’observateur avec des masques menaçants. On a deux lignes dynamiques en diagonale, la première du coude en l’air de la femme du milieu vers le coin bas à gauche et de la main élevée de la femme à gauche vers le coin opposé à droite. Au coin droit la femme est dans une pose complètement impudique en s’asseyant ouvrant les cuisses comme pour exposer son membre féminin. Au contraire la femme du milieu est dans une pose classique rappelant l’Esclave Mourrant de Michel-Ange, les dames exposent une nonchalante grâce rappelant les femmes d’Ingres. Avec les bras plus haut que la tête frappe le regard d’une pose de séduction. Les deux femmes à côté du rideau épient les nouveaux venus.
Elles se révèlent d’une façon théâtrale, Les prostituées poussent de côté deux rideaux, et l’espace du bordel qu’on doit apercevoir, nous choque comme des planches de verre. Même dans la nature morte on a un sens de menace, la tranche de melon qui est pareille à un faux. Kirk Varnedoe a dit de ce melon : « Quand Picasso peignit cette œuvre, il y avaitÉtude pour Les Demoiselles d Avignon 1907 17x22cm encre sur papier de cahier une hystérie causée par la menace de mort du Syphilis et autre épidémie sexuelle. Dans cette anxiété d’esprit, la distorsion et la fragmentation du corps des prostituées peuvent être lu comme expression de la peur de Picasso et l’ambivalence contre la femme, et l’association du plaisir sexuel et de la menace de l’épidémie et la mort. »
Les prostituées sont considérées comme sujet d’art dans différentes œuvres à l’aube du XXe siècle. Elles sont projetées dans l’art dans différentes formes, comme littérature, photographie, peinture et certainement les gens peuvent les rencontrer dans les bordels ou dans les rues de Paris ou bien les autres cités européennes. L’une de ces rues est Carrer d’Avinyo à Barcelone, d’où les Demoiselles d’Avignon sont inspirées. Clayson Hollis dans son livre : Prostitution in French Art of the Impressionist Era, donne une image du monde de cette période dont on résume : La prostitution était un sujet d’avant-garde au début du XXe siècle, sans l’ètre au XIXe siècle. La prostitution était un problème de cette période à Paris qui a vu flétrir les bordels et les maisons closes. La disparition de ce problème fut principalement causée par les changements économiques et sociaux, qui ont suivis la première période de l’industrialisation : une incessante demande de mains d’œuvre féminines, qui a poussé à une baisse de l’âge de mariage (il y a eu une augmentation du nombre de liens conjugaux, et une baisse de liaisons consensuelles hors du mariage), et l’amélioration de mode de vie, et les changements des relations familiales (commeEsclavant mourrant 1513-16 hauteur 229 cm limitation des naissances). Ces changements dans la vie privée expliquent l’image de la prostituée dans la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, qui est devenue à un personnage restreint à des scènes intérieures – comme salon clos – et plus discrète, non plus une image publique, ce thème serait dans les périodes suivantes une expérience privée ou bien une fantaisie libertine.
La femme avait une image à la fin du XIXe siècle de femme fatal, pareille à une érotique et destructive force. Cette image est alimentée par les fleurs du mal de Charles Baudelaire, et encore avant par le philosophe Schopenhauer. Une contradiction s’impose : Les femmes conducteurs de maladies et en même temps elles dégénèrent un fascinant plaisir, elle produit une indéniable attraction ravitaillée par la peur et la passion. Ce type de femme on le trouve en littérature chez Zola dans Nana (1866) ; en musique chez Wagner ; en peinture en plus de Picasso chez Munch et Manet. Dans ce sens Hollis dit : la femme qui d’une part vulgaire et simple, leur corps vicié, impropre et leur tête de vaurien pour ces classes inférieures de la société ; d’autre part elle tiennent une attraction érotique sans retenu en utilisant leur corps charnu fortement impliqué.
On conclut par l’effet qu’a causé les Demoiselles d’Avignon sur l’entourage de Picasso. La réaction était sans doute ni exagération un désastre. Il paraît que Picasso a bu de la térébenthine pour cracher le feu, disait Georges Braque, en la voyant pour la première fois. Les autres amis furent encore choqués, Léo Stein fit remarquer d’un ton sarcastique : « il paraît que tu essayais de peindre la quatrième dimension. » Un autre ami, Guillaume Apollinaire était horrifié. “Comme c’est amusant” disait Matisse, son ami et rival de l’art moderne, qui considérait la peinture comme une moquerie des objectifs de l’avant-garde qui échouerons Picasso. “Quelle perte pour l’art français !” cria le collecteur russe Sergei Shchukin. Seul Daniel Kahnweiler, qui début dans une carrière de marchand d’œuvres d’art, reconnut l’importance des Demoiselles d’Avignon et acheta les trente et un études préliminaires. Il voulut acheter l’œuvre, mais Picasso l’enroula en disant qu’elle n’était pas à vendre. Après neuf ans à en 1916 l’exposition de l’œuvre au publique, l’influence des Demoiselles d’Avignon se propage comme une onde de choque en révélant la nouvelle que l’art classique est brisé. En 1988 au Musée de Picasso à Paris une grande exposition exclusivement pour cette œuvre.
Aujourd’hui, les Demoiselles d’Avignon est l’une des importantes œuvres de l’histoire de l’art, et certainement l’œuvre la plus intéressante de l’art moderne. Elle est exposée au Museum of Modern Art à New York comme l’œuvre marquante de leur collection, et continue à causer le même émoi qu’elle faisait cent ans auparavant.
Tolérer le mal pour éviter le pire?
: « Tolérer le mal pour éviter le pire ». [...]Il s’est agi de savoir si la tolérance était une bonne ou une mauvaise chose. Les premières interventions eurent pour effet de lister les méfaits de la tolérance. Signe de lâcheté, tolérer le mal ne résoudrait rien. « On ne tolère pas le mal, on l’accepte temporairement ! » lança une intervenante. Mais accepter, temporairement ou pas, est-ce autre chose que tolérer ? Or, c’est la tolérance qui, entraînant une incapacité à agir, serait un mal. Il nous faudrait donc résister contre le mal et non le tolérer. Et ne vaut-il pas mieux répondre au mal par le mal ?
Ou alors adopter une tactique d’évitement, car tout combattre serait aliéner sa liberté et « qui trop combat le dragon devient dragon lui-même » (Nietzsche). D’un autre côté, que vaut une liberté anesthésiée par une tolérance excessive ? Il serait toutefois mal venu de faire le procès de la tolérance un jour d’élection, fit remarquer l’animateur. Car enfin, tout le monde s’accorde à dire que c’est l’intolérance qui est insupportable, et non la tolérance. Cela ne m’a pas semblé évident du fait sans doute de ma méfiance naturelle pour les mots. Ce qui me paraît insupportable, c’est l’absolu. Une tolérance ou une intolérance relatives n’ont à mes yeux rien d’insupportables. Il nous faudrait à présent approfondir la notion de mal, demanda l’animateur. Un participant conseilla de ne pas s’aventurer sur le terrain de la métaphysique pour définir le mal, afin de ne pas tomber dans le religieux (qui n’est pas l’objet du débat). Et alors, répondit l’animateur ? Que gagnerions-nous à éviter la question métaphysique ? On ne l’a pas su, mais plusieurs définitions du mal se firent jour malgré tout. Pour certains, ce serait le déséquilibre intérieur, l’absence d’harmonie. Mais, fit remarquer l’animateur, il faut aller plus loin car remplacer « bien » par « harmonie » n'explique rien. L’harmonie n’est jamais qu’un ordre (un agencement) particulier, et on ne peut pas dire que les régimes totalitaires, pour ordonnés qu’ils soient, soient bons. Je restais dubitatif. Comment peut-on lier harmonie et régimes totalitaires, et que cherche-t-on à prouver ? Qu’un ordre n’est ni bon ni mauvais en soi ? Soit, mais à commencer par celui des idées – c’est-à-dire des associations d’idées –, alors... Pour d’autres, le mal réside dans la violence des uns ou la souffrance des autres. Pour d’autres encore, c’est tout ce qui détruit la dignité d’une personne. Autrement formulé, c’est considérer l’autre comme un moyen et non comme une fin en soi, aurait dit Kant. Dans ces conditions, qu’est-ce qui est pire que le mal ? [.......]Le débat s’engageait sur les sentier escarpés – l’expression « droit chemin » me semble tout à coup inappropriée – de la morale et de l’éthique. Nous allions ainsi passer de Kant à Machiavel, avec la question : la fin justifie-t-elle les moyens ? Par exemple, peut-on justifier la torture d’une personne pour éviter un attentat qui ferait des milliers de victimes ? Là encore, pas de réponse. Une intervenante fit judicieusement remarquer que cette dernière question opérait un déplacement du sujet : le bien serait alors assimilé à la vie, et le mal à la mort. Or, rien ne nous permet de faire une telle équation. La vie n’est ni un bien ni un mal en soi, pas plus que la mort. Donc, on ne peut pas dire que sauver des gens soit un bien. Toutefois, fit remarquer l’animateur, il n’est pas si facile de séparer la notion de bien de celle de vie. Si la vie est devenue le bien suprême, tout ce qui va dans le sens de la vie permet de supporter, de tolérer la souffrance ou la violence.[......]
Le problème qui se pose est double, remarqua une participante. D’une part, c’est celui de l’évaluation, de l’appréciation du mal présent, et d’autre part, c’est celui de l’incertitude liée au futur. On tolère non pas le mal, mais ce qu’on ne comprend pas, ce qu’on ignore, parce qu’on ne peut pas tout savoir. La tolérance est un pari. [...]. Que peut-on savoir du pire avant qu’il n’advienne ? Pourtant, Murphy nous renseigne parfaitement à ce sujet : « Si quelque chose peut mal tourner, alors ça tournera mal. » Certes, on ne peut savoir qu’après coup si on a eu tort ou raison de tolérer. Mais quand le ver est dans le fruit et qu’on ne veut pas le voir accords de Munich? Tout compromis est un engrenage et il vaut mieux prévenir que guérir, dit-on. Mais comment faire ? Si je considère ce moustique qui me tourne autour et m’agace ? Dois-je le tolérer ou le supprimer ? Et si je le laisse partir et qu’il est porteur du paludisme ? Dois-je alors supprimer tous les moustiques, pour être cohérent ? On a jusqu’ici évité le pire, c'est-à-dire une guerre atomique qui aurait détruit la planète, dit l’animateur. Quel succès (si, si) ! Mais l’avons-nous vraiment fait exprès ? Du moustique à la bombe atomique, il m’apparut que nous ne maîtrisions absolument rien, mais que nous avions des velléités de tolérer, d'endurer, de supporter ceci ou de ne pas accepter cela. Imbéciles vaniteux que nous sommes ! Le seuil de tolérance d’un individu à l’autre, d’une communauté à l’autre est aussi variable qu’aléatoire. On ne sait pas davantage ce que peut un corps (Spinoza) que ce que peut un esprit. Cent fois nous laisserons passer ce qui ne nous plaît pas, nous le tolèrerons, et puis la cent unième nous nous révolterons. Quand ? on ne sait pas, ça dépend du seuil. Pourquoi ? on saura toujours l’expliquer mais seulement après, parce qu’avant, personne n'aura voulu nous entendre. N’est-ce pas précisément le rôle de la philosophie d’anticiper et de prévenir les maux des hommes ? Or, elle semble bien plutôt agir comme un cataplasme que comme un guide préventif de nos actions, à l’instar du daimôn socratique. Est-il rassurant de savoir que « nul n'est méchant volontairement» quand on constate que le monde est peuplé d'involontaires ? Selon la loi de Murphy toujours, si l’homme a les moyens de faire sauter la planète, il le fera. La question est : quelle loi ou quel concept philosophique (éthique) pourrait rendre cette loi caduque ?
Écrit par Marc Goldstein
Proverbes du jour:
" Le palétuvier d’eau douce
dansa mal à cause de ses nombreuses jambes."
L'Enfant des Masques de Ludovic Obiang
De Senghor à Laye Camara, en passant par Hampâté Bâ et, jusqu'au dernier Dongala, la littérature africaine thématise le royaume de l'enfance. La littérature gabonaise participe à l'invention de ce geste rétrospectif confinant à l'autobiographie. Ainsi de son texte inaugural : Histoire d'un enfant trouvé. Mais si ce roman, à l'instar de ceux d'Okoumba Nkogué, dépeignent une enfance malheureuse, il n'en est pas de même pour des auteurs comme Laurent Owondo pour qui l'enfance ne prend sens qu'à travers l'initiation. L'Enfant des Masques de Ludovic Obiang explore une voie similaire. Sur le cours sinueux de l'écriture, l'auteur remonte "les abysses du souvenir" pour arpenter de nouveau les territoires vertigineux de l'enfance. Alors déferlent sous nos yeux hallucinés, un univers merveilleux, ondoyant et chamarré, peuplé d'êtres surnaturels surgis d'une matière végétale luxuriante. L'opacité qui enrobe les choses sacrées se fissure, les distances temporelles se compriment, la mangrove susurre ; brûler "au cœur des êtres et des choses" devient à nouveau possible.A travers ces cinq nouvelles baignant dans le charme tendre de l'enfance, l'auteur nous invite à redécouvrir notre regard d'enfant - ce regard constellant toute chose d'étrangeté et qui, tel "les sentiers" qui "infiltrent la forêt", s'ouvre sempiternellement. Alors, peut-être, pourrons-nous contempler, le visage des choses…
Renombo Ogoula.
le 20ème anniversaire de la Journée mondiale du sida.
Le 1er décembre 2008 marquera le 20ème anniversaire de la Journée mondiale du sida. Depuis 1988, les efforts déployés pour contrer l’épidémie ont eu des résultats positifs; pourtant, le dernier rapport de l’ONUSIDA sur l’épidémie mondiale indique qu’elle n’est encore jugulée dans aucune des régions du monde.
En collaboration avec ses partenaires, la Campagne mondiale contre le sida a fixé pour thème cette année « Mener – Responsabiliser – S’activer », développant ainsi le thème de l’an dernier « Appel au leadership ». Mettre en évidence le leadership comme thème de la Journée mondiale sida 2007-2008, c’est offrir une occasion de rappeler l’importance à la fois du leadership politique nécessaire pour remplir les engagements pris dans la riposte au sida – en particulier la promesse d’un accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et au soutien dans le domaine du VIH d’ici à 2010 – et de célébrer le leadership manifesté à tous les niveaux de la société.
Une gamme de matériels à l’usage des individus et des organisations qui souhaitent faire campagne à l’occasion de la Journée et organiser des manifestations commémoratives sont disponibles sur le site Internet de la Campagne mondiale contre le sida. Le site comporte également un calendrier des manifestations sur lequel les organisations sont encouragées à présenter la liste des activités qu’elles préparent pour la Journée mondiale du sida.
Le concept d’une Journée mondiale sida est né en 1988 lors du Sommet mondial des Ministres de la santé sur les programmes de prévention du sida. Depuis lors, chaque année, les institutions des Nations Unies, les gouvernements et tous les secteurs de la société civile dans le monde entier se rassemblent pour faire campagne autour de thèmes particuliers liés au sida.